En me souvenant de ces flammes destructrices, je me demande : As-tu autant de tristesse en ton cœur quand tu as fait le mal ? Es-tu conscient de l'incendie dévastateur que produit en ton cœur le mal dont tu es complice par tes refus ou ta lenteur à aimer, à pardonner ? Est-ce que je mesure combien le mal que j'ai fait, aussi petit soit-il, peut détruire l’Église, non pas celle de pierres, mais celle édifiée par Dieu, celle des hommes mes frères ? Combien le cœur de Jésus est brisé par mes jugements lapidaires, car à bien y penser, n'est-ce pas Jésus qui souffre dans le cœur de celui que j'ai rejeté ? Toute personne est créée à l'image et à la ressemblance de Dieu et si mon cœur se durcit contre mon frère, n'est-ce pas comme un jet de flammes meurtrières que je jette à la face de celui que j'accuse de ne pas m'aimer ?
Comment Jésus réagit-il quand Pierre le renie ? Lui promet-il les flammes de l'enfer ? Ou bien ne pose-t-il pas sur lui un regard d'amour, ce doux feu de l'amour qui pardonne, cet unique feu qui ne détruit rien sinon les flammes du péché dans le cœur de Pierre ? Il me faut le feu de l'Esprit, de l'Esprit d'amour qui brûle dans le cœur de Jésus pour aimer comme j'en ai soif au plus secret de mon cœur ! Et quand je vois la démesure de l'incendie qui consume le cœur de Jésus, je me dis : moi qui suis si tiède, viens allumer le feu en moi, viens détruire ce qui est source de destruction dans les recoins cachés et inavoués de mon cœur ! Viens changer mon cœur dévasté et dévastateur en un cœur brûlant d'amour, car ce qui est possible en Jésus est possible aussi en moi !
Non, les flammes de Notre-Dame ne parviendront pas à détruire cette espérance, aussi fragile qu'elle soit en moi !
Oui, Jésus, mon frère et mon Dieu, tu donnes ta vie par amour pour moi et mon cœur déborde d'espérance, pour moi, pour ceux qui sont auprès de moi, pour ce monde qui te connaît si peu, si mal. Non, les flammes de Notre-Dame ne parviendront pas à détruire cette espérance, aussi fragile qu'elle soit en moi ! Non, mon âme ne sera pas détruite par l'ennemi car le feu qu'il crache à ma figure a été éteint par le feu d'un amour sans mesure, et Notre-Dame, ma Dame, ma Mère est là avec moi, Ô Notre-Dame, oserai-je te le dire : je t'aime !