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"Sois et glorifie Dieu" s’exclama le père de Stanislas à sa naissance probablement en juillet 1030, d’où l’origine de son nom (Stanislaw en polonais). Sa biographie a été écrite bien des années après sa mort. Né dans une famille noble à Szczepanow dans le sud de la Pologne, le jeune Stanislas fait ses études à Cracovie et à Gniezno.
"L'Importateur" de la réforme de clunisienne en Pologne
Il part ensuite pour sept années chez les bénédictins de Saint-Germain-des-Prés à Paris. Il noue ainsi des liens particulièrement proches entre l’Église de Pologne et l’Église de France. Il découvre à l'époque à Paris la réforme de Cluny, alors que celle-ci germe à peine. De retour en Pologne, il devient chanoine et surtout un prédicateur infatigable de cette réforme clunisienne qui prône en premier lieu la sauvegarde du rôle central de la liturgie et de ses célébrations dans la vie chrétienne et la promotion de l'art sacré.
Stanislas est un homme apprécié du peuple. Cela lui vaut d’être désigné par le clergé polonais pour succéder à l’évêque défunt de Cracovie, capitale du pays. Il n’est alors âgé que de 36 ans, mais le roi de l’époque, Boleslaw II le Généreux, accepte ce choix crucial pour l’Église de son pays. L'évêque prend très à cœur son rôle de pasteur. Il aime ses prêtres, au point de rendre visite à chacun d’entre eux une fois par an.
Désormais conseiller du roi, il exerce une influence significative sur la politique de son pays. Grâce à ses bonnes relations avec le pape Grégoire VII, il réussit à rétablir l’archevêché de Gniezno comme diocèse métropolitain indépendant et placé directement sous la seule autorité du Pape et non pas de l'empereur Otton III. Stanislas fait venir les bénédictins pour poursuivre l’évangélisation d’une Pologne qui n’est officiellement catholique que depuis tout juste cent ans.
Assassiné pendant qu'il célébrait la messe
Soucieux de la morale chrétienne, il n’hésite pas à rappeler à l’ordre son roi, Boleslaw devenu le Cruel, qui se livre à une débauche sans limites... L’évêque protecteur de l'ordre moral, pleinement conscient des conséquences de son acte, finit par excommunier le roi.
Il lui interdit d’entrer dans les églises tant qu’il ne sera pas repenti. Fou de colère, n'arrivant pas à casser la résistance de Stanislas, Boleslaw décide alors de l'égorger en personne, en 1079, au pied de l’autel de l’église Saint-Michel appelée Na Skalce ("sur le rocher", ndrl), alors que celui-ci célébrait la messe. « Vainqueur sous le glaive » : telle était la devise de saint Stanislas, qui restera fidèle à sa foi jusqu’au martyre. Peu de temps après son crime, le roi est chassé de son royaume et s’enfuit en Hongrie.
Oublié pendant presque 200 ans, c’est la duchesse de Cracovie, sainte Kinga, qui entamera les premières démarches pour sa canonisation. Celle-ci a lieu en 1253 : Stanislas est considéré depuis comme le saint patron de la Pologne. Devenu l’Autel de la Patrie, son tombeau est désormais au centre de la cathédrale du château royal du Wawel à Cracovie. C’est d’ailleurs sur cet autel que pendant des siècles, les rois polonais viendront se recueillir pour demander pardon à Dieu pour les fautes du roi Boleslaw. Ils y déposeront aussi les bannières prises aux ennemis pendant les guerres. Aujourd’hui, ce tombeau est toujours visible dans la cathédrale même.
Entre loyauté vers la patrie et fidélité à Dieu
Dans sa lettre apostolique à l'Église de Pologne, à l'occasion du 750e anniversaire de la canonisation de saint Stanislas, Jean Paul II a souligné que depuis des siècles, ce martyr est considéré comme "le protecteur de la véritable liberté et le maître d'une union créative entre la loyauté à l'égard de la patrie terrestre et la fidélité à Dieu et à sa Loi — cette synthèse qui a lieu dans l'âme des croyants."