L’apparence et notamment l’hygiène sont des critères déterminants du jugement. Une étude réalisée par l’Ifop pour l’association Dons Solidaires révèle qu’en France près de 3 millions de personnes en situation de pauvreté ont des difficultés pour accéder aux produits d’hygiène. Une réalité qui aggrave l’exclusion sociale.Parmi les 9 millions de Français vivant sous le seuil de pauvreté, près de 3 millions se privent de produits d’hygiène de base. C’est ce que révèle l’inédite étude sur la précarité hygiénique menée par l’Ifop pour Dons solidaires, une association qui s’occupe de la collecte dans les entreprises des invendus non alimentaires et les redistribue aux plus démunis. Autrement dit, en France, plus d’un tiers des personnes vivant sous le seuil de pauvreté dit avoir déjà renoncé à acheter du shampoing, du savon ou avoir limité leur consommation de papier toilette.
D’après les chiffres de cette étude publiée le 19 mars dernier, les femmes et les jeunes enfants sont particulièrement concernés. À titre d’exemple, 1,7 millions de femmes manquent de protections hygiéniques. Face à la précarité, 9% des parents ne changent pas les couches de leurs enfants aussi souvent que nécessaire, et ce chiffre monte à 30% pour les parents bénéficiaires d’associations.
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Puisque 73% des Français estiment qu’une mauvaise odeur corporelle peut suffire à donner une mauvaise opinion de cette personne, il apparaît naturellement que ces renoncements impliquent des conséquences au quotidien. La précarité fait subir directement un manque d’hygiène ayant, à son tour, des conséquences importantes sur la vie sociale et professionnelle des plus démunis.
Ainsi, 20% de l’ensemble des sondés déclarent avoir déjà renoncé à sortir en raison de leur apparence et cette proportion atteint 37% des personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. Ce manque d’hygiène a pu conduire 28% des bénéficiaires d’associations à ignorer quelqu’un qu’ils connaissaient, et 12% d’entre eux ont déjà manqué le travail pour cette même raison. Concernant les femmes, 17% de celles bénéficiaires d’associations ont déjà renoncé à sortir en raison du manque de protection hygiénique et leurs filles peuvent être amenées, pour 10% d’entre elles, à sécher les cours.