Le célibat est une réalité sociologique qui touche de plus en plus de chrétiens. De cette épreuve peut sortir une vraie richesse pour l’Église. Rencontre avec Juliette, sage-femme, célibataire, engagée… et heureuse ! Elle sait que sa fécondité s’exprime d’une façon unique. Et ce, même si sa blessure liée au besoin de conjugalité est vive et qu’elle “aimerait bien avoir des enfants”. Pour Juliette, 44 ans, le célibat n’est pas vraiment un choix. Cette sage-femme s’est posée la question de la vie consacrée mais plusieurs tentatives lui ont montré que cette voie n’était pas la sienne. C’est pour témoigner de son expérience qu’elle interviendra au colloque sur le célibat organisé au Collège des Bernardins le 2 février prochain.
Le célibataire ressemble aux bergers, c’est un veilleur
Son témoignage est d’autant plus fort qu’elle a de nombreux engagements : membre de l’association “Célibataires en Église”, plusieurs fois animatrice du pèlerinage des célibataires à Sainte Anne d’Auray, Juliette anime également plusieurs communautés de prière sur Hozana. L’une d’entre elles propose d’ailleurs des méditations occasionnelles sur le célibat.
Lire aussi :
Choisi ou subi, pas simple de vivre son célibat
Autrement, même si cela peut surprendre, Juliette est convaincue que la famille est le creuset de la sainteté — y compris pour les prêtres et les célibataires. Pour elle, les célibataires sont un authentique trésor pour la communauté. “Il y a une sorte de pauvreté dans cet état de vie. On rencontre pas mal de gens cabossés, le célibat est une attente. On peut le voir un peu comme un avent”, confie-t-elle. “Le célibataire ressemble aux bergers, c’est un veilleur : il a pour mission de rappeler à l’Église qu’elle est en attente de l’Époux”. Le rôle des célibataires est aussi rappelé par le symbole de l’association Célibataires en Église, une colombe. “Les animaux entre deux par deux dans l’arche de Noé, mais la colombe est envoyée seule rapporter un rameau d’olivier”, souligne la bénévole.
Une sorte de disponibilité du cœur
Juliette le constate très souvent : le célibat lui donne une sorte de disponibilité du cœur, il lui permet de créer des liens uniques. “Les enfants le sentent bien. Parfois, je viens pour une naissance et les aînés se jettent dans mes bras ! Comme amie, comme tante, j’ai avec les enfants une relation gratuite, plus légère qui permet une rencontre vraie. Et puis, mes amies mariées envient ma liberté, elles sont contentes que je les sorte !”
Riche de cette expérience, Juliette a créé sa communauté de prière pour “porter d’autres personnes”. Si vous vivez le célibat – choisi ou non, permanent ou non, mettez-vous à son école pour partager sa joie !