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Étienne Piquet-Gauthier, donner plus pour gagner plus

FONDATION SAINT IRÉNÉE
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Bérengère Dommaigné - publié le 29/12/18
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Directeur de la Fondation Saint-Irénée, Étienne Piquet-Gauthier est une figure lyonnaise, capable de dîner avec un riche mécène avant d’aller installer en pleine nuit des bancs supplémentaires dans une église glaciale pour un concert gratuit le lendemain ! Bon vivant et petit dormeur, il fait partie de cette génération qui modernise la mise en relation entre les donateurs et les projets de l’Église. Rencontre avec un homme qui a trouvé sa voie et un métier où la générosité fait loi. Toujours disponible pour vous recevoir, la première question qui vient quand on rencontre Étienne Piquet-Gauthier est “comment fait-il ?” au vu du nombre d’événements auxquels il participe ! Inauguration d’un orgue, rendez-vous avec le pape François (son “n+2” s’amuse-t-il), vente aux enchères de tableaux d’artistes irakiens, dîner des mécènes de la Fondation, conférence de presse pour le 8 décembre… Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas dans l’agenda du directeur de la Fondation Saint-Irénée qui soutiendra, pour l’année 2018, des projets pour un montant total d’environ 3 millions d’euros.

Du manga au mécénat

S’il n’était pas prédestiné pour ce poste au départ, c’est que celui-ci n’existait pas encore ! Né à Lyon, Étienne Piquet-Gauthier fait des études de droit avant d’intégrer comme juriste un groupe de jeux vidéos où il passe ses dix premières années professionnelles. Il y évolue entre les licences de sportifs puis les mangas japonais qu’il est chargé de mettre sur le marché européen. Ce qui lui fait dire en riant qu’il est passé “du manga au mécénat”. Mais pour cela, il lui faut d’abord passer par Rome !


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C’est en effet en 2002, lors d’un voyage au Vatican avec son épouse qu’il croise dans la basilique Saint-Pierre, le tout nouvel archevêque de Lyon, Philippe Barbarin. Étienne l’interpelle sans hésiter entre deux barrières et un garde suisse. Présentations faites, il l’invite à dîner dès son retour à Lyon. “Peut-être n’aurais-je pas dû !”, plaisante le quadragénaire. En effet, une connivence forte est établie, “un lien filial même”, et très vite, les deux hommes comprennent qu’ils pourront bien travailler ensemble. Dans un premier temps, Étienne Piquet-Gauthier s’engage notamment dans le lancement des missionnaires du 8 décembre et organise une levée de fonds pour un grand concert devant la cathédrale Saint-Jean. Il découvre vite les difficultés de l’Église concernant l’appel aux dons.  “Nous avons des trésors et des besoins de financement mais nous ne savons pas frapper aux bonnes portes”.

Demandez et vous recevrez

Alors, à la faveur d’une réorganisation de son groupe en 2010, le père de quatre enfants s’émancipe et crée son entreprise de conseil en mécénat, Donificio (en latin : je fais des dons), avec comme moteur l’Évangile “demandez et vous recevrez”. Son premier client : les moines et moniales de la Famille Saint Joseph qui souhaitent bâtir un monastère dans l’Hérault. Étienne Piquet-Gauthier laisse alors agir son inventivité et réalise un clip drôle et décalé, “si j’avais un marteau”, qui va faire “le buzz” sur internet. L’appel aux dons est réussi ! Le monastère a été inauguré le 21 septembre dernier.

A la même époque, le Cardinal Barbarin lance la Fondation Saint-Irénée pour financer et soutenir les nombreuses initiatives dans le diocèse de Lyon. Très naturellement, il demande à Étienne d’en prendre la direction, et depuis 8 ans, les projets et surtout les réalisations concrètes sont légions, que ce soit dans le domaine de la solidarité, de l’éducation ou de la culture. Difficile de les citer toutes, peut-être celles qui l’ont le plus marqué comme la maison des toxicomanes, créée à Ars, dont la Fondation Saint-Irénée finance la totalité de la structure, la création de trois patronages accueillant au total des centaines d’enfants ou encore le jumelage Lyon- Mossoul et la fraternité vécue avec le Patriarche Sako et les minorités d’Irak.

Des générosités concrètes

“Saint Irénée, c’est “Le pacifique”. Le rôle de la Fondation est bien celui-ci : une œuvre de pacification de la société”, se réjouit Étienne qui n’aime rien tant que mettre les gens en contact notamment le généreux donateur avec le non moins généreux initiateur de projet. “Ce n’est pas qu’une histoire d’argent ou de défiscalisation, ce sont des histoires porteuses de sens, des amitiés se créent et de belles initiatives se concrétisent”.


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Et le concret, Étienne Piquet-Gauthier y tient. “La Fondation Saint-Irénée, c’est une entité légère et réactive, trois salariés et moins de 10% de frais de fonctionnement. La quasi-totalité de ce que nous recevons, soit 3 millions d’euros de collecte pour 2018, est reversée à des réalisations concrètes. Tout est bien utilisé et bien dépensé !”

Si aujourd’hui, la Fondation Saint-Irénée valorise ces initiatives, ce n’est que dans la ligne droite de ce que l’Église a toujours fait, “seulement, nous le faisons de façon plus structurée et nous communiquons mieux, afin de donner le goût de donner”. La Fondation rayonne essentiellement dans la région Rhône-Alpes. “Le bassin économique est riche mais généreux,  marqué par le catholicisme social, et ce n’est pas une légende, je le constate chaque jour”.



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Étienne Piquet-Gauthier a la foi du charbonnier, “j’aime les actions concrètes, pas la théologie fondamentale !”. Il est finalement très représentatif de cette nouvelle génération qui veut donner du sens à son travail. “Ce n’est pas un métier anodin, certes je gagne moins bien ma vie, mais j’y ai gagné en unité et en utilité. Je travaille pour l’intérêt général et pour la Gloire de Dieu !”. Que demander de plus ! Un nouveau clip peut-être ?

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