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Parler de la mort aux enfants : les mots à dire et ceux à éviter

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Mathilde de Robien - publié le 30/10/18
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Parce qu’il n’est pas toujours aisé de parler de la mort aux enfants, et parce qu’il y a certains mots à dire et d’autres à ne pas dire, voici quelques pistes pour aborder le sujet, simplement et en vérité, avec des petits enfants.La fête de la Toussaint est l’occasion de se rendre au cimetière, pour fleurir les tombes et prier pour les âmes des défunts de nos familles. Le moment aussi de répondre aux questions de nos enfants, et de nous interroger, nous aussi, sur la mort et le sens de la vie. Comme il n’est pas toujours évident de trouver les mots justes, Aleteia a glané dans le livre Prune et Séraphin ont peur de la mort (Mame) des pistes pour répondre de manière simple, vraie et précise aux attentes des plus petits.

Les mots à dire

Les enfants possèdent une curiosité naturelle et une spontanéité qui parfois nous désarment ou nous gênent lorsqu’il est question de la mort. Leurs interrogations manifestent leur besoin de comprendre, et par là leur besoin d’être rassurés. D’où la nécessité de leur parler en toute franchise, avec des mots adaptés à leur âge mais néanmoins vrais. Sans quoi leur compréhension serait imparfaite et leur besoin de sécurité à moitié satisfait. Bien souvent, ils demandent des explications concrètes. Exemple : « Comment ça se passe quand on est mort ? » Nul besoin de se lancer alors dans une longue explication métaphysique. Employez des mots précis, factuels, qui se contentent de décrire le plus sobrement possible la mort : « Quand quelqu’un est mort, son cœur ne bat plus. Il ne respire plus. Il ne bouge plus. Il ne sent plus rien. »

Les enfants se projettent et imaginent leur propre mort ou celle de leurs parents. Ils demandent alors : « Et moi, je vais mourir ? » ou « Toi aussi tu vas mourir ? » Sincérité oblige, nous ne pouvons pas mentir à ce sujet. En revanche, sans nier l’inéluctabilité de la mort ni les aléas de la vie, nous pouvons répondre : « Nous mourrons dans très longtemps ! Nous serons vieux, et toi tu seras déjà grande. Et si ça se passe autrement, toute la famille prendra soin de toi. » L’occasion aussi d’expliquer le cycle de la vie : « Tout ce qui est vivant finit par mourir. D’abord, on est petit, puis on grandit, on devient vieux, et on meurt quand le corps est trop fatigué. Mais c’est merveilleux de grandir, on sait faire des choses nouvelles chaque jour. »


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Parler de la mort est aussi un moment où des enfants peuvent exprimer leurs émotions, telles que la peur ou la tristesse. A nous de les rassurer : « C’est normal d’avoir peur de la mort. Même les grands en ont peur, souvent. » Si nous sommes chrétiens, nous pouvons leur transmettre notre foi et notre espérance en la résurrection et en la vie éternelle : « La mort, c’est triste, parce qu’on ne voit plus celui qu’on aime. Mais nous, nous croyons qu’après la mort, il y a une vie merveilleuse avec Dieu, une vie de joie et d’amour qui dure toujours et que rien ne peut arrêter. »

Les mots à éviter

Certains mots, inadaptés ou inappropriés, utilisés bien souvent dans le but d’adoucir la réalité, ont en fait des conséquences sur l’attitude, consciente ou non, de l’enfant. Ainsi, évitez d’utiliser des expressions comme « s’endormir », « partir » ou « s’en aller » pour expliquer la mort. Si vous dites à votre enfant que son grand-père s’est « endormi », il risque d’avoir très peur d’aller se coucher, de crainte de mourir lui aussi. De même, si vous lui dites que son arrière-grand-mère « est partie » pour un long voyage, il attendra de fait son retour, ou bien sera anxieux dès qu’un être cher partira en voyage.


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Ne dites pas non plus à votre enfant que sa grand-mère est morte parce qu’elle était malade. Il pourrait croire que ce soit son tour au prochain rhume. Préférez la vérité, en employant des mots simples : « Grand-mère avait un cancer. C’est une maladie très grave. Parfois, il y a des gens qui guérissent, mais pas toujours. »

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Mame

Prune et Séraphin ont peur de la mort, Karine-Marie Amiot et Florian Thouret, Mame, 2016, 24 pages, 6,50 euros

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