Rentrée scoute rime avec vente de calendriers. Objet phare des différents mouvements scouts, il a différentes fonctions qu'Aleteia vous propose de découvrir.
« Bonjour Madame, vous voulez m’acheter un calendrier ? ». Avouez que quand vous entendez cette petite phrase ânonnée timidement par un blondinet de 9 ans, si votre main tente par un réflexe quasi viscéral de protéger votre porte-monnaie menacé, votre cœur, lui, fond aussitôt. Et pourtant, entre les fox-terriers de l’almanach du facteur, les figures athlétiques du calendrier des pompiers et les adolescents braillards de celui des scouts, vous en avez un peu votre claque, du sempiternel calendrier de début d’année. En plus, vos enfants ne sont jamais dessus. Alors, à quoi bon ?

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Une source de revenus
Importante source de revenus, la vente de calendriers par les scouts sert avant tout à financer les mouvements qui vous les proposent. C’est une manière de contribuer à leur essor et à leur rayonnement. « C’est un apport financier qui est réinvesti dans la formation, l’organisation d’événements pour les jeunes et la réalisation d’outils pédagogiques», explique Laurent Garnier, responsable de la communication chez les Guides et Scouts d’Europe. Les personnes qui achètent le calendrier font un don (de 5 euros en moyenne). Il n’y a pas de facturation et pas de prix. En effet, les calendriers ne sont pas vendus à proprement parler. Il s’agit d’une campagne de dons qui est tolérée, comme l’est celle des pompiers ou de La Poste.

Un outil de com’ efficace
Mais pourquoi ne pas abandonner cet objet très traditionnel pour tenter le tote bag à l’effigie de Baden Powell ou le bracelet fluorescent aux couleurs du groupe, plus attrayants ? « Nous sommes un mouvement d’éducation et non une entreprise. Tout autre objet nécessiterait une logistique commerciale. Cela demanderait une autre démarche qui n’est pas celle recherchée aujourd’hui », indique Laurent Garnier, qui définit le calendrier comme un « véritable ambassadeur du mouvement auprès d’un très large public ». « Aucun autre objet n’a ce pouvoir de communication », souligne François Mandil, délégué national des Scouts et Guides de France. « Nous avons beau nous creuser la tête, nous ne trouvons rien de plus efficace. Il permet un affichage toute l’année et a également une dimension souvenir. Rien qu’avec les couvertures, nous pourrions faire une histoire du mouvement ». La vente des calendriers, dès le mois de septembre, est une activité de lancement de l’année qui fait vivre le groupe et permet « de se rendre visible dans toute la ville », poursuit-il.

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Un vecteur de lien social
Chez les Guides et Scouts d’Europe, la vente moyenne tourne autour de 100.000 exemplaires par an. Les Scouts et Guides de France, eux, l’estiment à 450.000. « Globalement, on constate de moins en moins de gâchis », explique François Mandil. Les meilleurs vendeurs, vous l’aurez deviné, sont les 8-12 ans, en raison de leur charme et de leur naïveté persuasive qui ne sont plus à démontrer. « On n’ose rien leur refuser », ajoute-t-il. Face à la fraîcheur des louveteaux, dur dur d’être un ado.