Six ans après la mort de Chiara Corbella Petrillo, le diocèse de Rome lancera le 21 septembre prochain son procès en béatification. L’histoire de cette jeune mère de 28 ans, morte après avoir refusé d’être soignée d’une tumeur afin de protéger la vie de son enfant à naître, avait ému toute l’Italie.
À l’occasion de l’ouverture du procès, le vicaire du pape François pour le diocèse de Rome, le cardinal Angelo De Donatis, célébrera une messe dans la basilique Saint-Jean-de-Latran, cathédrale de la capitale italienne. Le 2 juillet dernier, le haut prélat avait lancé un appel à témoins pour déterminer si la jeune femme avait vécu en accord avec les principes de l’Église.
La photo de son visage lumineux, bien que marqué par la maladie, a été accrochée dans de nombreuses maisons en Italie, et surtout à Rome, sa ville d’origine, où son souvenir est évoqué avec émotion par tous ceux qui l’ont connue. Ils évoquent alors le souvenir d’une sainte “ordinaire”.
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Un choix héroïque et tragique à la fois
En 2010, Chiara Corbella, jeune Romaine très engagée dans le Renouveau charismatique avec son époux Enrico Petrillo, est diagnostiquée d’une tumeur maligne, alors qu’elle est enceinte de son troisième enfant. Les deux premiers, atteints de graves malformations décelées in utero, étaient morts 30 minutes après l’accouchement. Au cours de sa troisième grossesse, un cancer lui est diagnostiqué. Mais Chiara Corbella refuse le traitement qui mettrait la vie de son enfant en danger. Son fils, Francesco, naît en parfaite santé en mai 2011.
Commence alors une chimiothérapie intensive, qui ne réussira toutefois pas à stopper le développement de la maladie. Chiara meurt le 13 juin 2012, à l’âge de 28 ans. Le jour de ses funérailles, des milliers de personnes sont venus lui rendre hommage, touchées par le témoignage de vie et l’héroïsme tragique de cette jeune femme « ordinaire ». En mai 2012, un mois et demi avant sa mort, Chiara, son mari et leur fils avaient pu rencontrer le pape Benoît XVI. Un moment de “grande consolation », avait confié, Enrico, le mari de Chiara, lors d’un entretien accordé à Radio Vatican quatre mois après le décès de sa femme.
Des vertus chrétiennes héroïques
Son éventuelle béatification aurait pu être examinée à la lumière du Motu proprio Maiorem hac dilectionem — “Pas de plus grand amour” — promulgué par le pape François en juillet 2017. Ce dernier ouvre la voie à une troisième possibilité pour un procès en béatification, entre le martyre et l’héroïcité des vertus : l’offrande de la vie. Celle-ci consiste en “un unique acte héroïque qui par sa radicalité, son caractère irrévocable et sa persistance jusqu’à la mort exprime pleinement l’option chrétienne”, selon Mgr Marcello Bartolucci, ancien secrétaire de la Congrégation pour la cause des saints. Finalement, le diocèse de Rome a décidé d’ouvrir le procès pour “vertus héroïques” afin de mettre en évidence, le cheminement “normal” de foi vers la sanctification de cette jeune mère héroïque morte à l’âge de 28 ans.
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Edit : cet article a été modifié mercredi 12 septembre.