Beaucoup de mythes et de légendes entourent ce symbole. Ceux qui sont familiers du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle le savent bien : la coquille Saint-Jacques est un signe de bienvenue. C’est un symbole qui guide les pèlerins tout au long du chemin jusqu’à leur destination finale, et qui est aussi fréquemment portée par ceux qui se lancent dans ce périple.
On retrouve aussi la coquille Saint-Jacques dans des représentations médiévales de Saint-Jacques-le-Grand, ainsi que dans de nombreuses représentations de pèlerins. C’est un symbole ancien, étroitement associé aux chemins de Compostelle, et plus généralement au pèlerinage chrétien.
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Quelle en est la raison ?
Comment la coquille Saint-Jacques est-t-elle devenue le symbole que nous connaissons aujourd’hui ? L’origine de ce signe trouve en partie sa source dans certaines légendes entourant l’arrivée du corps de Saint Jacques en Espagne. Une tradition fait en effet état, qu’après le martyre de l’apôtre Jacques à Jérusalem en l’an 44, son corps fut emmené en Espagne. Au moment où le bateau accosta, un cheval pris peur et tomba à l’eau, entraînant son cavalier avec lui. Selon la légende, le cavalier et sa monture furent tous les deux miraculeusement sauvés, et sortirent indemnes de l’eau, couverts de coquilles Saint-Jacques.
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D’un point de vue pratique, les coquilles Saint-Jacques abondent naturellement sur les côtes de Galice, près de la tombe de Saint-Jacques. Au Moyen Âge, les prêtres demandaient aux fidèles de se rendre en pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, comme démarche de pénitence. Afin d’apporter la preuve que leur pèlerinage avait bien atteint sa destination finale, les pénitents ramenaient un souvenir du lieu. Avec le temps, les pèlerins ont pris coutume de rapporter une coquille Saint-Jacques trouvée sur place, et la présentait à leur retour, comme preuve de l’accomplissement de leur voyage.
Symbole du pèlerinage chrétien
Au début, les pèlerins qui souhaitaient se procurer une coquille Saint-Jacques devaient aller au delà du tombeau de Saint-Jacques, et continuer leur chemin jusqu’au Cap Finisterre, à l’ouest de la Galice. Mais à partir du XIIe siècle, attirés par la manne que représentaient les pèlerins, des marchands ont commencé à vendre des coquilles près de la cathédrale. Pour les pèlerins, la coquille Saint-Jacques n’était pas simplement un souvenir. Elle avait une utilité pratique et servait de bol pour se nourrir et boire. Ainsi étroitement associée aux chemins de Compostelle, la coquille Saint-Jacques est devenue plus généralement un symbole du pèlerinage chrétien. Elle était utilisée pour symboliser le voyage des fidèles vers le Ciel, en évocation de la Lettre aux Hébreux : « sur la terre [nous sommes] des étrangers et des voyageurs » (Lettre aux Hébreux 11, 13).
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Le Catéchisme de l’Église Catholique explique en outre comment « les pèlerinages évoquent notre marche sur terre vers le Ciel. Ils sont traditionnellement des temps forts de renouveau de la prière. Les sanctuaires sont, pour les pèlerins en quête de leurs sources vives, des lieux exceptionnels pour vivre ” en Église ” les formes de la prière chrétienne » (CEC 2691).
Dans cet esprit, la coquille Saint-Jacques était également utilisée pour administrer le sacrement du baptême. Elle était non seulement un outil pratique pour verser l’eau sur le catéchumène, mais elle portait aussi cette symbolique du pèlerinage. Le baptême est le début du voyage chrétien, et quand un prêtre utilise une coquille Saint-Jacques pour verser de l’eau sur un enfant, il initie cet enfant à un pèlerinage vers le Ciel. C’est aussi la raison pour laquelle la coquille Saint-Jacques est souvent représentée artistiquement dans les baptistères ou sur les fonts baptismaux.
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