L’Œuvre d’Orient, Œuvre d’Église qui soutient les chrétiens d’Orient depuis plus de 160 ans, a publié son compte-rendu d’activité 2017. Avec plus de 17 millions de dons reçus, l’institution a pu poursuivre sa mission auprès des chrétiens en détresse. Association humanitaire ayant pour vocation d’aider les chrétiens d’Orient, L’Œuvre d’Orient vient de présenter ses comptes 2017 à ses donateurs. Les fonds, dont le montant annuel s’élève à 17.496.233 euros, ont permis de soutenir 1.275 projets dans plus d’une vingtaine de pays.
Ces fonds proviennent en majorité de donateurs français touchés par le sort des chrétiens d’Orient, dont 70% sont des donateurs réguliers. Les 30% restants sont issus d’aides effectuées par des donateurs plus ponctuels, désireux de participer à des projets particuliers. Interrogé par Aleteia, Vincent Cayol, directeur des opérations de l’association humanitaire, précise l’intérêt croissant des Français pour le sort des chrétiens d’Orient : “La crise forte vécue par l’Irak et la Syrie, et abondamment relayée dans l’actualité, a touché une grande partie des Français qui ont désiré soutenir les chrétiens d’Orient”.
Grâce à une équipe de 23 salariés, plusieurs dizaines de bénévoles, et une collaboration étroite avec les responsables des Églises locales et les associations, l’Œuvre d’Orient soutient des projets qui répondent aux besoins vitaux des chrétiens sur place. La grande majorité des fonds est allouée aux chrétiens du Moyen-Orient, dont les besoins sont considérables. Ils représentent 70% du budget total. Viennent ensuite l’Inde et l’Europe orientale (11% chacun), la corne de l’Afrique (6%) et la France (2%). Pour les pays du Moyen-Orient, la plus grande partie des aides est consacrée au Liban. “Le Liban est un pays à forte présence chrétienne qui accueille un très grand nombre de réfugiés provenant de Syrie et d’Irak”, précise Vincent Cayol, afin d’expliquer cette première place. Vient ensuite la Syrie, qui comptabilise 20% des aides, suivie de l’Irak avec 17%.
“Nous soutenons trois grands types d’action”, explique Vincent Cayol. Il s’agit d’actions en faveur de l’éducation et de la culture (43%), de la santé et des actions sociales et humanitaires (27%), et également en faveur de la vie des diocèses (30%). Parmi les projets phares de 2017, de gros efforts ont été consacrés au retour et à l’enracinement sur leur terre des chrétiens d’Irak et de Syrie, afin que leur présence ne disparaisse pas en Orient. En Irak, un grand centre d’accueils de réfugiés a été mis en place à Karamless, dans la plaine de Ninive, à quelques kilomètres à l’est de Mossoul, pour permettre aux habitants de reconstruire leurs maisons totalement brûlées par Daech. “Un atelier de fabrication de portes et de fenêtres ainsi que des outils sont mis à la disposition des familles afin qu’elles puissent réparer et sécuriser leurs logements”, précise Vincent Cayol. Avant l’arrivée de l’État islamique, Karamless accueillait 650 familles chrétiennes.
Un autre projet phare concerne l’éducation. En 2014, l’invasion de Mossoul par Daech oblige les étudiants à quitter leur université. Depuis la libération, en juillet 2017, ces derniers ont repris le chemin de la faculté. Même si la situation s’est améliorée, beaucoup ne sont pas prêts à retourner habiter à Mossoul, encore très détruite et pas totalement sécurisée. L’université accueille 37.000 étudiants dont environ 2.000 chrétiens et 1.500 yézidis. Afin d’aider les universitaires à poursuivre leurs études, L’Œuvre d’Orient a mis en place des centres d’accueil dans différents villages de la plaine de Ninive. Les étudiants parcourent ainsi plusieurs kilomètres chaque jour pour rejoindre leur université, espérant pouvoir revenir un jour dans leur ville de Mossoul.
Si le retour des chrétiens à Mossoul est encore difficile, L’Œuvre d’Orient espère que les signaux positifs sauront les convaincre de revenir. L’association mise avant tout sur la reconstruction des lieux de culte pour rassurer les populations. “Avec la reconstruction des églises, la présence de prêtres sur place et le retour des célébrations liturgiques, nous espérons apaiser les chrétiens et les inviter à se réinstaller sans crainte à Mossoul”, explique Vincent Cayol. Ainsi, répondant à l’appel du patriarche Sako, L’Œuvre d’Orient s’est engagée à reconstruire l’église Saint-Paul de Mossoul-Est.
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Crèches, écoles, hôpitaux, bourses d’études, logements, nourriture, reconstructions, formations, soutien à la vie quotidienne… les missions de l’Œuvre d’Orient sont vastes et complémentaires. Elles assurent le maintien indispensable de la présence chrétienne en Orient, où, selon Mgr Gollnisch, directeur général de l’organisation, “elle est non seulement légitime mais encore nécessaire pour les équilibres spirituels de notre temps”.