Poursuivant son cycle de catéchèses sur les dix commandements, le pape François est revenu sur le thème de l’idolâtrie, porteuse de fausses illusions et de maigres réconforts depuis toujours.L’idole par excellence, le veau d’or, dont parle le livre de l’Exode (32, 1-8) symbolise tout particulièrement la richesse, le pouvoir et l’argent… « Ces tentations de toujours » contre lesquelles le chrétien est appelé à lutter pour ne “pas tomber” dans le piège des “fausses illusions” et “se contenter de maigres réconforts”, a commenté le pape François lors de l’audience générale, le 8 août dernier, place Saint-Pierre.
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L’idolâtrie est un thème cher au Pape. Elle est même “d’une grande importance et de grande actualité », a-t-il récemment confié en reprenant son cycle de catéchèses sur les dix commandements. Il est donc revenu sur la question, comparant la vie humaine à l’histoire du Veau d’or qui se déroule dans le désert où règnent la précarité et l’insécurité, et qui crée chez l’homme des « angoisses primaires”. Comme le désert, a expliqué le Pape, la vie humaine “est incertaine et ne possède pas de garanties inviolables”. A l’image des Hébreux qui se sont retrouvés sans Moïse pour les guider vers la Terre promise et qui eurent besoin de se faire une idole, “symbole illusoire de fécondité et de puissance” pour les orienter et surmonter leurs angoisses, la nature humaine “cherche à fuir la précarité”, elle cherche “une religion à la carte”. Si Dieu ne se montre pas, “nous nous faisons un dieu sur mesure”, poursuit le Pape, une idole qui “attire et que tu suis” comme un serpent “qui regarde le petit oiseau et le petit oiseau reste immobile et le serpent le prend”.
Reconnaître ses faiblesses n’est pas une disgrâce
“L’idole est un prétexte pour se mettre soi-même au centre de la réalité, dans l’adoration de l’œuvre de ses propres mains”, a rappelé le successeur de Pierre. Elle est le fruit de “l’incapacité d’avoir surtout confiance en Dieu, de placer en lui nos certitudes, de faire que ce soit lui qui donne une véritable profondeur aux désirs de notre cœur”. L’épisode du veau d’or montre que “sans la primauté de Dieu, on tombe facilement dans l’idolâtrie et on se contente de maigres réconforts”.
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Cette tentation est inscrite dans la Bible et bien présente dans ce monde. Il faut la combattre en acceptant nos fragilités et en refusant “les idoles de notre cœur”, en permettant que “le vrai Dieu soit l’unique Seigneur”, a réaffirmé le Pape. Comment ? En tournant « notre regard vers le Christ crucifié qui est faible, méprisé et dépouillé de tout bien, mais où en Lui se révèle le visage du vrai Dieu, la gloire de l’amour et non celle de la tromperie scintillante ». Reconnaître ses propres faiblesses n’est pas une “disgrâce de la vie humaine”, assure François, mais bien la condition pour remplir notre précarité “d’amour et de force” et pouvoir nous “ouvrir au salut de Dieu”.