Ce Mexicain avait un objectif bien précis en se dirigeant ce jour-là vers la place du marché. D’un regard assuré, il cherche des yeux quelque-chose… Il a trouvé. Avisant un banc sur lequel il pourrait rester seul, il s’avance d’un pas résolu et s’y assied. Il sort alors un mystérieux cadre de bois, qu’il portait sous son blouson. Intrigués par la scène, deux jeunes touristes français s’asseyent à côté de lui. Ils risquent un regard indiscret, et comprennent aussitôt : cet homme est en train de contempler sa photo de mariage.
Après un moment, l’homme finit par poser sa photo à côté de lui, et reste quelques instants, les yeux clos, les mains ouvertes sur ses genoux, paumes vers le ciel. Il semble se recueillir.
Quelles pensées peuvent défiler dans la tête de cet homme ? Regrette-t-il la flamme des premiers jours de son couple ? Ou au contraire, profite-t-il d’une pause dans sa journée de travail anxiogène pour puiser une énergie nouvelle dans la contemplation d’un souvenir heureux ? Assistons-nous à une sorte de rituel, visant à rappeler à ce monsieur qu’il a une famille, et que tout ce qu’il fait, il le fait pour elle ? Troublés par la sacralité du moment, les deux touristes ne poussent pas plus loin l’investigation. Tout au plus prennent-ils quelques photos à la sauvette, pour garder trace de ce rare moment de méditation nostalgique et revigorante.
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