Le président américain a violemment critiqué la décision de la justice turque de maintenir en prison le pasteur américain Andrew Brunson. Il réclame sa libération immédiate.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi le vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
C’est une situation qui risque d’aggraver les tensions entre la Turquie et les pays occidentaux. Un tribunal turc a ordonné ce mercredi 18 juillet le maintien en détention du pasteur américain Andrew Brunson, jugé pour « terrorisme ». Il est notamment accusé d’entretenir des liens avec des organisations “terroristes” (le PKK) et d’avoir voulu renverser le gouvernement turc. Détenu depuis octobre 2016 – il aura fallu attendre plus d’un an pour savoir de quoi il était accusé – le pasteur devra à nouveau attendre jusqu’au 12 octobre, date à laquelle son procès a été renvoyé. Il encourt jusqu’à 35 ans de prison ferme.
Lire aussi :
Turquie : “Seul l’islam rassemble les électeurs d’Erdogan”
« C’est une honte totale que la Turquie ne veuille pas libérer un pasteur américain respecté, Andrew Brunson. Cela fait trop longtemps qu’il est retenu en otage. Recep Tayyip Erdogan devrait faire quelque chose pour libérer ce merveilleux époux et père de famille chrétien. Il n’a rien fait de mal et sa famille a besoin de lui ! », a réagi Donald Trump sur son compte Twitter. S’il s’était déjà entretenu avec le président turc sur ce sujet lors de leurs échanges privés, c’est la première fois qu’il s’exprime aussi publiquement sur la demande de libération d’Andrew Brunson.
A total disgrace that Turkey will not release a respected U.S. Pastor, Andrew Brunson, from prison. He has been held hostage far too long. @RT_Erdogan should do something to free this wonderful Christian husband & father. He has done nothing wrong, and his family needs him!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 19 juillet 2018
Une affaire symbolique
« Cette prise de position publique est importante car le président américain dit clairement les choses. Le pasteur Andrew Brunson est retenu en otage, cela va faire deux ans qu’il est prisonnier sans avoir été condamné », souligne Grégor Puppinck, docteur en droit et directeur du European centre for Law and Justice (ECLJ). Pour mémoire, outre les déclarations de Donald Trump, 98 députés européens, de 21 nationalités différentes et de différents bords politiques, ont adressé une lettre ouverte au président turc afin de réclamer la libération du pasteur.
Lire aussi :
Turquie : Erdoğan, encore une fois
« Il est difficile de comprendre la stratégie de la Turquie dans cette affaire : elle est peut-être tenue par la fierté, l’orgueil ou le désir de montrer qu’elle ne cède pas à la pression internationale… Mais une chose est sûre : la détention de ce pasteur américain complique énormément les relations entre la Turquie et les pays occidentaux ». Plus globalement, le directeur de l’ECLJ y voit une affaire symbolique. « Le gouvernement turc se radicalise dans l’islam et a choisi de conserver en otage un pasteur occidental », explique-t-il. « On s’oriente donc a priori vers une plus grande confrontation politique et religieuse entre les pays occidentaux et la Turquie ».