La foi est une flamme qui éclaire la vie des chrétiens. Elle est la « lumière du monde ». Cependant, comme toute lumière, elle peut vaciller et s’affaiblir. Alors, comment faire face à ces situations de doute ? La figure de saint Thomas nous aide dans ces épreuves.
Saint Thomas est souvent considéré comme l’apôtre du doute. « Si je ne vois pas la marque des clous et ne mets ma main dans son côté, je ne croirai pas », déclare-t-il aux autres disciples qui avaient vu Jésus. Mais le père Antoni, religieux Assomptionniste, nous rappelle que « Thomas est d’abord celui qui professe la foi, la reconnaissance après la résurrection. L’Évangile le dit : les autres apôtres avaient encore des doutes. Thomas est le seul qui dit “mon Seigneur et mon Dieu” ». Alors, le doute est-il la condition d’une foi forte ?
Le doute fait partie de la foi parce que Dieu nous a doté de raison et de liberté. C’est un sas nécessaire pour avoir une foi qui soit une foi de l’expérience, une foi mature — qui ne soit pas une foi de perroquet…
Pour le père Antoni, cela ne fait… aucun doute ! « Le doute fait partie de la foi parce que Dieu nous a doté de raison et de liberté. C’est un sas nécessaire pour avoir une foi qui soit une foi de l’expérience, une foi mature — qui ne soit pas une foi de perroquet, une foi de personnes qui répètent des phrases qu’on leur a apprises : on ne fait pas honneur au Seigneur avec une telle foi, c’est de la paresse, de la médiocrité ».
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Mais alors, le dogme, le catéchisme… ? « Ils ne sont qu’un filet de sécurité, et ne disent rien de notre expérience personnelle de foi. Chacun est seul sur l’adhésion ou non ». Thomas, comme les premiers disciples, n’est en rien différent de nous.
Thomas ne demande qu’à croire
Radical, le doute de saint Thomas est en réalité une profonde déception sur Dieu, après trois ans à avoir tout quitté pour le suivre. L’expérience de la foi des disciples se fait dans une sorte de deuil de toutes les images qu’ils pouvaient avoir sur Dieu, de toutes leurs représentations : « À l’époque personne ne reconnaît Jésus ressuscité : les disciples d’Emmaüs, Marie Madeleine… face à la question de la Résurrection, chacun se retrouve seul ».
Saint Thomas fait part de ses doutes. Mais s’il demande des preuves, il ne demande surtout qu’à croire.
On aurait donc tort de stigmatiser Thomas comme celui qui doute. Pour les autres apôtres, la mort de Jésus avait été celle de sa promesse — et ils étaient retournés à leurs autres occupations. C’est là-bas, en Galilée, près du lac de Tibériade, que Jésus est allé retrouver ses fidèles disciples « comme au premier jour, près du lac, alors qu’Il les appelait à être pêcheur d’Homme ».
Thomas, quant à lui, fait part de ses doutes. Mais s’il demande des preuves, il ne demande surtout qu’à croire. En effet, le père Antoni reprend : « lorsque que Seigneur lui dit avance ton doigt, il ne touche pas. Il tombe à genou et proclame sa foi sans toucher. »
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