Voilà une découverte des plus surprenantes. Eléonore Cellard, chercheuse au Collège de France a découvert sur un manuscrit coranique des extraits bibliques en langue copte. Cela fait dix ans qu’Éléonore Cellard s’intéresse à un manuscrit coranique. Vendu aux enchères par la célèbre maison Christies’s en 2008 pour la somme de 687.504 euros, la chercheuse vient d’apprendre que cette même maison a vendu, en avril dernier, neufs fragments provenant de ce même manuscrit datant du VIIIe siècle.
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Une découverte rarissime
Fascinée par cet objet, Eléonore a demandé à la maison de vente aux enchères de pouvoir accéder rapidement à ces documents afin de pouvoir les analyser. À la réception de reproductions de ces fragments, elle fait une découverte inédite. Derrière l’une des pages, elle aperçoit des lettres écrites en sahidique, la langue des coptes, les chrétiens d’Égypte. “Grâce aux images et à leur re-travail sur Photoshop, quelques mots du texte inférieur copte ont pu être déchiffrés. Nous savons désormais qu’au moins une partie de ce texte contenait des passages bibliques, écrits dans le dialecte sahidique”, explique-t-elle au HuffPost Maroc.
#AuctionUpdate The Qur’an palimpsest copied on an earlier Coptic bible achieved an outstanding result in our Art of the Islamic and Indian Worlds Auction in #London selling for £596,790, x 5 the high estimate. https://t.co/r791TcNo95 #IslamicArt #IndianArt pic.twitter.com/VkZGaH00U4
— Christie's (@ChristiesInc) April 26, 2018
Un témoignage inédit
Ce fragment proviendrait très certainement d’Égypte, selon la chercheuse, puisque la communauté copte y résidait largement. Ces nouvelles découvertes apportent ainsi des informations essentielles sur les relations entre les différentes communautés religieuses au cours des premiers siècles de l’islam. “Nous avons ici un témoin des interactions culturelles entre les différentes communautés religieuses”, affirme Eléonore Cellard.
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Cette découverte est véritablement inédite et rare car aucun texte coranique n’a jamais été découvert au dessus d’écrits bibliques. Les scientifiques se posent maintenant la question de la genèse de ces écrits. À qui appartenait ces fragments, qui les a écrit et pourquoi avoir réutilisé ce parchemin ? L’artisan a-t-il volontairement et consciemment écrit des extraits coraniques sur des passages de la Bible ? Des questions qui restent encore en suspens mais auxquelles la chercheuse compte bien trouver des réponses dans les mois à venir.