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Mea culpa du Pape concernant les affaires pédophiles au Chili

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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 12/04/18
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Dans une lettre sans précèdent, le Saint-Père demande pardon aux évêques du Chili pour avoir commis de “graves erreurs” d’appréciation dans la gestion de l’affaire chilienne concernant les cas d’abus sexuels au sein du clergé.Une rencontre entre le Saint-Père et les évêques chiliens doit prochainement avoir lieu. En attendant le pape François leur a écrit pour faire part publiquement de sa “douleur” et de sa “honte” face aux abus sexuels commis par des membres du clergé au Chili, et demander pardon pour avoir commis, lui-même, “de graves erreurs dans l’évaluation et la perception de la situation”. Le mea culpa et la souffrance du Saint-Père fait l’objet d’une lettre signée de sa main et datée du 8 avril, c’est-à-dire le dimanche de la Miséricorde, un jour propice, souligne-t-il, pour offrir cette réflexion et désirer que chacun d’entre eux l’accompagne dans son “parcours intérieur”, et laisser l’Esprit les guider “par son don et non pas nos intérêts ou, pire encore, par notre orgueil blessé”.

L’enquête

Dans sa lettre en espagnol aux 32 évêques chiliens, publiée le 11 avril, le Saint-Père reconnaît s’être mépris en raison « d’un manque d’information véridique et équilibrée » et demande pardon à tous ceux qu’il a pu offenser, tirant les leçons d’une enquête — un dossier de plus de 1 000 pages — qu’il a lui-même sollicité pour éclaircir ces affaires d’abus sexuels au Chili. “Après une lecture posée des actes de cette “mission spéciale”, je pense pouvoir affirmer que tous les témoignages qui y sont recueillis parlent d’une manière détachée, sans additifs ou édulcorants, de nombreuses vies crucifiées et je vous avoue que cela me cause de la douleur et de la honte”, confesse-t-il dans la lettre.


WOMAN VIOLENCE
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L’enquête a été réalisée par l’archevêque de Malte, Mgr Charles Scicluna, en tant que président du Collège spécial d’appel dans ce genre d’affaire, au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Directement en cause l’évêque d’Osorno, Mgr Juan de la Cruz Barros Madrid, accusé par des laïcs de son diocèse d’avoir été au courant d’abus sexuels commis par son ancien mentor, Fernando Karadima, alors qu’il était séminariste. Ce dernier a été déclaré coupable par le Vatican en 2011, mais Mgr Barros – dont les laïcs demandaient le départ – n’avait pas été démissionné, le Pape estimant jusqu’ici qu’il n’y avait pas “d’évidence de culpabilité” à son encontre.

“Laissons-nous convertir !”

Le souverain pontife prévoit de convoquer à Rome les évêques chiliens pour faire “briller la vérité” après avoir discuté des conclusions de la visite de Mgr Scicluna et de ses propres conclusions. La date de la rencontre reste encore à déterminée. Une rencontre qu’il souhaite “fraternelle” et “sans préjugés” ni “idées préconçues”, précise-t-il dans la lettre. D’ici là, il invite les pasteurs chiliens à “greffer” dans leurs prières “une magnanimité” qui les prépare à cette rencontre, pour mieux traduire ensuite “en faits concrets” les réflexions qu’ils auront ensemble. Maintenant plus que jamais, poursuit-il, “Nous ne saurions retomber dans la tentation du verbiage ou rester dans les généralités… regardons vers le Christ. Regardons sa vie et ses gestes, surtout quand il se montre compatissant et miséricordieux envers ceux qui se sont trompés. Aimons en vérité, demandons la sagesse du cœur et laissons-nous convertir”, appelle-t-il.

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