Vaison-la-Romaine (Vaucluse) et Martigny, ville nichée au pied des montagnes valaisannes en Suisse, ont en commun une histoire qui remonte à l’Antiquité. Pour les quarante ans de leur jumelage en 2019, Léonard Gianadda, mécène valaisan, va offrir à la cité provençale de nouveaux vitraux, réalisés par le frère dominicain Kim En Joong.
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Vaison-la-Romaine offre aujourd’hui aux visiteurs de parcourir 2 000 ans d’histoire grâce à un formidable patrimoine. Si ses sites antiques sont réputés, le patrimoine de cette ville a été en outre largement enrichi à l’époque médiévale lorsque les comtes de Toulouse décidèrent de la construction d’un château à l’ombre duquel a aussi été édifiée une église dédiée à Sainte-Marie-de-l’Assomption. Abandonnée après la Révolution, l’église, perchée sur une falaise, est aujourd’hui classée aux monuments historiques ce qui lui a permis d’être préservée. Fermée pendant plus de 20 ans, l’église a été ré-ouverte en 2013 à la suite de la création de l’Association des Amis de l’Église médiévale qui décide de lui redonner vie. Restauré, l’édifice est aujourd’hui utilisée à des fins religieuses uniquement le 15 août et le reste de l’année pour des évènements culturels et artistiques.
Léonard Gianadda, valaisan hors les murs
Léonard Gianadda, 82 ans, est né à Martigny. Ingénieur de formation, constructeur de nombreux ouvrages comme le pont de Gueuroz en Valais, mais aussi reporter-photographe, c’est un passionné d’art et d’archéologie. Il assouvit cet intérêt à travers une fondation qui porte le nom de son frère Pierre Gianadda, décédé accidentellement, avec qui il partageait le goût pour l’art. À travers cette fondation, Léonard Gianadda, est devenu l’un des plus grands mécènes suisses de notre époque. Il se met au service de la réalisation de projets d’embellissement d’édifices.
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En 2013, il offre pour la chapelle de la Bâtiaz située à Martigny, de nouveaux vitraux qui ont été réalisés par un artiste qu’il avait découvert l’année précédente lors d’une exposition au Musée de l’Évêché de Sion. Il s’agit du frère dominicain d’origine coréenne, Kim en Joong. Une amitié se noue entre le mécène et l’artiste, et ces deux derniers décident d’offrir à l’occasion du quarantième anniversaire du jumelage entre Martigny et Vaison-la-Romaine 24 nouveaux vitraux.
Kim En Joong : une lumière colorée
Kim En Joong est né en Corée et intègre à 19 ans l’École des Beaux-Arts de Séoul. D’origine bouddhiste, il reçoit le baptême en 1967. Parti, deux années plus tard en Europe pour découvrir l’art abstrait d’Occident, il arrive à Fribourg en Suisse et entre dans l’Ordre des dominicains. Son rôle de prédicateur se manifeste par son art exprimé sous différentes techniques. Qu’il s’agisse de peinture sur toiles, objets en céramique ou vêtements liturgiques, la couleur joue un rôle primordial dans son art qui, exprimée sous la forme de taches, obtient alors une certaine puissance où spiritualité et poésie s’accordent.
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Mais ce qui intéresse encore plus notre artiste, c’est le mélange des styles, des époques et des techniques. L’art du vitrail, dans des églises de pierre, permet de donner vie à la lumière et à la couleur et de leur accorder un rôle lorsque le soleil brille sur ces verrières. De nombreux édifices religieux à travers le monde peuvent se vanter d’être ornés de vitraux réalisé par l’artiste dominicain. Du couvent des frères Prêcheurs de Fribourg (1973) à l’église Saint-Patrick de Dublin (2008) en passant par Lyon, Paris, Chartres ou Séoul, les nouveaux vitraux donnent vie à l’édifice qu’ils habillent.
Le projet de Vaison-la-Romaine
En 2016, le président de l’Association des Amis de l’Église de la Cité médiévale (AECM) de Vaison-la-Romaine, Patrick Neyrat, profite d’une rencontre avec Léonard Gianadda pour lui faire part du projet de rénovation de la toiture de l’église. Le mécène valaisan décide alors de faire un don à l’association pour ce projet. C’est l’année suivante que Léonard Gianadda, après avoir découvert l’église, fait parvenir au maire de Vaison une lettre dans laquelle il fait part de son attention d’offrir l’ensemble des vitraux à l’église de la ville haute, remplaçant les simples verrières présentes. Dès le début du mois de juin prochain, les cinq premiers vitraux seront installés. Les maquettes réalisées par l’artiste coréen présentent des taches aux couleurs vives qui accorderont à l’église de la couleur et de la chaleur.