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Et vous, trouvez-vous du sens à votre travail ?

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Mathilde de Robien - publié le 20/03/18
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Selon le philosophe Spinoza, être heureux est une aspiration fondamentale de tout être humain. Depuis quelques années, les entreprises s’efforcent de rendre leurs collaborateurs heureux au travail, en instituant notamment des Chief Happiness Officers. En quoi ces nouveaux profils contribuent-ils au bonheur au travail ? L’épanouissement professionnel se résume-t-il à une entreprise « où il fait bon travailler » ?Depuis 2009 a émergé un nouveau métier, celui de CHO : Chief Happiness Officer. Le concept vient des États-Unis, c’est Tony Hsieh, cofondateur de Zappos, site de vente en ligne spécialisé dans la chaussure pour femme, qui a été le premier à en prendre le titre. Le Chief Happiness Officer, que l’on pourrait traduire en « Responsable du bonheur en entreprise », est la personne qui travaille sur les conditions et les processus qui favorisent l’épanouissement des collaborateurs.

Selon Amélie Motte, elle-même Chief Happiness Officer à la Fabrique Spinoza, think tank du bonheur citoyen, le métier de CHO comprend quatre orientations : convivialité, communication, politique de ressources humaines et organisation du travail. La finalité ? Replacer l’humain au cœur de l’entreprise. Pourquoi ? Parce qu’un collaborateur qui se sent bien, travaille bien. Et effectivement, le lien entre bien-être et performance a été prouvé à plusieurs reprises, comme l’indique un rapport émis par l’association.

 

L’imagerie populaire voudrait définir le CHO comme une espèce de GO (Gentil Organisateur du Club Med) de l’entreprise, organisant des petits déjeuners et des parties de babyfoot, décorant les espaces de travail avec des plantes et des paniers de fruits, et invitant les collaborateurs à se faire masser à l’heure du déjeuner. Outre être bien placé dans le classement Great place to work, certification internationale distinguant chaque mois les entreprises où il fait bon travailler, ce type d’initiatives est certes source de bien-être pour les collaborateurs, mais non suffisante pour accéder au vrai bonheur professionnel.

« Le bonheur au travail, c’est d’abord le sens ! »

La Fabrique Spinoza, association d’intérêt général, est l’un des douze principaux think-tank (groupes de réflexion) français, et a pour mission de redonner au bonheur sa place au cœur de notre société. Elle part du constat que le bonheur est une aspiration fondamentale de l’homme. Elle adhère en cela à la philosophie de Baruch Spinoza, qui a écrit dans ses Œuvres : « L’essence même de l’homme est le désir d’être heureux, de bien-vivre, de bien agir. »

En plus des études et des actions menées en faveur du bonheur en entreprise, la Fabrique Spinoza anime une communauté solidaire regroupant des « Passeurs du Bonheur au Travail », et leur donnant les moyens de contribuer à la transformation durable des organisations. Julie, passeur Pilote à Montpellier et auteur du blog Happyculture et vous, définit ce qui, pour elle, contribue au bonheur au travail.

« Donner du sens est le grand défi des entreprises engagées dans le chemin de l’entreprise heureuse. Chercher à (re)donner du sens, c’est définir une vision partagée, des valeurs communes qui fédèrent », affirme Julie. Et c’est bien le rôle d’un CHO que de communiquer sur la vocation globale de l’entreprise, afin que chaque collaborateur se sente concerné par une mission qui va au-delà de sa contribution personnelle.



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« Donner du sens, c’est faire appel à l’intelligence collective pour faire émerger le meilleur de l’entreprise, c’est semer des graines pour créer un peu plus chaque jour l’engagement et la fierté de travailler dans une entreprise dont les salariés sont les premiers ambassadeurs », continue le passeur du bonheur au travail.

Trouver du sens à son travail, c’est donc participer à une œuvre collective qui nous dépasse, mais c’est aussi satisfaire des aspirations personnelles : se sentir utile, reconnu, écouté et entendu. « C’est la possibilité d’exprimer son plein potentiel et d’être aligné entre ce que l’on est et ce que l’on fait », résume Julie. C’est finalement pouvoir concilier « ce que j’aime bien », « ce que j’aime faire » et « ce qui est utile à l’organisation/à la société ».



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