S’engager pour la bonne cause depuis son clavier d’ordinateur, c’est possible. Lilo, moteur de recherche français créé en 2015, permet de transformer l’économie numérique afin de financer 130 projets sociaux et environnementaux. Pratique et éthique.Marc Haussaire et Clément Le Bras, cofondateurs du projet Lilo, sont tous deux ingénieurs de formation : le premier a travaillé auparavant dans l’entrepreneuriat web tandis que le second a découvert l’entrepreneuriat social lors d’une mission en ONG à Madagascar. Ces deux aventuriers du cœur et du digital se sont posé la question du sens de leurs actions. Ils ont, ensemble, imaginé Lilo, un moteur de recherche qui permet de donner une dimension éthique à sa navigation internet en finançant des projets concrets afin, selon Clément, de « donner du sens à l’économie ». Pour lui, l’entrepreneuriat social combine « la finalité d’une ONG et la pérennité d’une entreprise ». La moitié du chiffre d’affaires de cette startup est reversée aux différents projets qu’elle soutient. On quitte la logique du profit pour entrer dans celle du don. Lilo, ce n’est pas un roman à l’eau de rose, mais des actions concrètes, avec un impact mesurable. Aujourd’hui, trois ans après le top départ, cela représente 700 000 utilisateurs mensuels et 640 000 euros reversés au total. L’entreprise essaime également en Espagne, en Italie, aux États-Unis et au Canada. Des gouttes d’eau dans l’océan, certes, mais des gouttes d’eau qui font du bien.
Des projets variés
Comment cela fonctionne-t-il ? Le principe est simple : la navigation web génère de l’argent, essentiellement grâce à la publicité. Environ trente euros par an par utilisateur. L’usager ajoute gratuitement Lilo à son navigateur. Quand il entame une recherche, Lilo interroge d’autres moteurs et met en forme les résultats. A chaque nouvelle recherche, l’internaute gagne une goutte d’eau. À lui de décider ensuite à qui il souhaite dédier les gouttes accumulées que Lilo transformera in fine en argent à destination du projet choisi. Les fonds récoltés sont reversés chaque mois aux projets.
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Ceux-ci s’inscrivent dans quatre domaines principaux : environnement, santé, social, éducation. Le choix est vaste : certains sont connus du grand public, d’autres plus discrets. Parmi eux, on peut citer l’association Petits Princes, qui se donne pour objectif de réaliser les rêves des enfants malades, Poulehouse, dont le but est de créer un circuit de production d’œufs bio responsables, ou encore le Village Saint Joseph, qui accueille dans des foyers des personnes en difficulté. Et tant d’autres… qui mettent l’eau à la bouche.
L’internaute est acteur
Les internautes peuvent également proposer des projets qui leur tiennent à cœur. Comme dit Clément Le Bras, « on ne veut pas être des décideurs, mais laisser les internautes les plus libres possibles ». Il explique : « Ce qu’on essaye de faire, c’est de rendre le pouvoir à l’utilisateur ». Aujourd’hui, la startup travaille également avec une cinquantaine de sites partenaires, comme la SNCF, qui permettent de multiplier le nombre de gouttes accumulées.
Enfin, grâce à un ensemble d’actions mises en place, Lilo protège la vie privée de ses utilisateurs. Ainsi, il ne revend pas les données de recherche et n’utilise ni script ni cookie tiers. Une extension Lilo Protect permet également de désactiver le tracking publicitaire. Un détail qui a son importance car il permet de préserver autonomie et liberté. Et pour les plus assidus, l’email Lilo existe. Allez, c’est au bout du clavier. Il ne reste plus qu’à se jeter à l’eau.