Dans sa cellule au couvent de San Giovanni Rotondo, dans la nuit du 22 au 23 septembre, l’infirmier Pio Miscio est de garde à l’hôpital Casa Sollievo della Sofferenza, l’hôpital fondé par le saint frère capucin. Padre Pio est en fin de vie. L’infirmier court derrière le médecin, Giovanni Scarale, avec l’aspirateur qui doit aider le mourant à respirer.
Cette fameuse nuit…
Il est deux heures du matin. Quelques heures plus tôt, Padre Pio avait célébré la messe solennelle du cinquantenaire de ses stigmates. Autour du saint, se trouvent, son médecin traitant, le supérieur du couvent et une poignée de frères capucins. Padre Pio est assis dans son fauteuil, pâle et le souffle court. Le docteur Scarale, pour l’aider à respirer, pose sur son visage un masque d’oxygène.
L’heure est dramatique, rapporte l’infirmier qui assiste en silence à la scène. "J’étais près du radiateur et assistais à ces moments sans rien faire, dit-il. Avant de perdre conscience, Padre Pio répétait inlassablement Jésus Marie, Jésus Marie… sans écouter ce que lui disait le médecin. "Il avait le regard dans le vide", témoigne l’ancien infirmier, "puis il s’est évanoui et toute tentative de le réanimer fut vaine".
"J’ai la tête vide…"
Padre Pio est mort dans les bras du docteur Scarale. Et l’infirmier, rappelé à l’hôpital, a dû alors quitté la cellule. Sur le chemin du retour, un journaliste l’arrête pour l’interroger, mais trop ému, Pio Miscio poursuit son chemin répétant "Mais que puis-je vous dire, j’ai la tête vide…". L’homme est choqué.
Lui et le docteur Scarale sont les deux seules personnes encore en vie à avoir assisté aux derniers instants de Padre Pio. Ce qu’il n’a peut-être pas vu mais que nous pouvons ajouter c’est le moment où, après la mort du saint frère capucin, le docteur Scarale "a fait glisser les gants des mains du défunt et les souliers de ses pieds", constatant alors avec surprise que "les stigmates avaient disparu sans laisser la moindre cicatrice" (Une année avec Padre Pio)