Patron de la jeunesse, fêté le 27 février, Francesco Possenti (1838-1862) était surnommé “le danseur” avant d’entrer dans la vie religieuse. Né en 1838 à Assise, Francesco Possenti reçut le baptême dans les mêmes fonds baptismaux que saint François. Outre leur prénom, ce n’est d’ailleurs pas l’unique point commun qui unit les deux saints. En effet, dans sa jeunesse, Francesco, issu d’un milieu bourgeois, avait un goût prononcé pour la fête.
Durant ses années au collège jésuite de Spoleto, Francesco était de tous les amusements. À 18 ans, il entra “dans le monde” : il allait au théâtre, aimait s’habiller, était de tous les bals. Excellent cavalier, il fut surnommé “le danseur”. Ses amis l’appelaient également il damerino car il avait un succès certain auprès de la gent féminine. Il écrivit plus tard dans une lettre à un ami : “Je vous assure que, si j’étais resté dans le monde, il me semble certain que je n’aurais pas sauvé mon âme. Y avait-il quelqu’un pour s’adonner à plus d’amusements que moi ?”. Intelligent, affable et beau jeune homme, jouissant d’un statut social privilégié, Francesco avait tout pour briller en société. Mais il ne s’était pas départi de la foi de son enfance, et Dieu lui fit embrasser une autre voie.
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La promesse de Francesco
Au cours de ces années, Francesco était tombé gravement malade par deux fois, et il avait promis à Dieu que s’il le guérissait, il entrerait dans les ordres. Par deux fois, il ne tint pas sa promesse. La deuxième fois cependant, il entra au postulat chez les jésuites, sans être certain que c’était sa vocation. Il se montrait hésitant, pensa un temps à entrer chez les passionistes… Son directeur spirituel lui conseilla d’attendre.
En 1856, alors que le choléra faisait des ravages dans la région, la ville de Spoleto fut épargnée par l’intercession de la Vierge. Une grande procession eut lieu dans la ville en action de grâces. Alors que la statue de la Vierge passait devant Francesco, il leva les yeux vers elle et fut touché en plein cœur. Il entendit la Vierge lui dire au fond de son âme : “Tu n’es pas fait pour le monde. Que fais-tu dans ce monde ? Tiens ta promesse, et deviens religieux”.
Pas de grâces exceptionnelles mais un exemple
Dès lors, Francesco fut sûr de son choix, et rien, ni les remarques de tous ceux qui lui déconseillaient cette vie si dure ni même les supplications de son père, ne purent l’en détourner. Il entra dans la congrégation des Passionistes et y reçut le nom de Gabriel de l’Addolorata (Notre-Dame des sept douleurs).
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Il vécut alors pleinement sa vocation religieuse, tendant au maximum vers la perfection, dans une joie profonde et une grande ferveur. Sa vie au couvent n’eut rien de sensationnel, il ne connut pas de grâces exceptionnelles, mais fut pour ses frères un exemple de dévotion et de sainteté. Il écrivit un jour cette phrase restée célèbre : “La perfection de l’homme ne consiste pas à faire des œuvres extraordinaires, mais à bien faire ses œuvres ordinaires”. Sa vie religieuse fut de courte durée puisqu’il mourut de la tuberculose six ans seulement après être entré dans les ordres, à tout juste 24 ans. Canonisé en 1920, il fut déclaré patron de la jeunesse par Pie XI. Il est fêté le 27 février, jour anniversaire de son décès en 1862.