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Pour une fois, le conflit au Soudan du Sud sera sur toutes les lèvres

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Xavier Le Normand - publié le 23/02/18
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Le pape François a invité à une journée de prière et de jeûne pour la paix dans le monde le 23 février 2018. Au cœur de la prière du pontife à cette occasion, le Soudan du Sud et la République démocratique du Congo (RDC), deux pays frappés par des affrontements mais oubliés de beaucoup.Trois mois jour pour jour après avoir présidé une prière à Saint-Pierre au Vatican pour le Soudan du Sud et la RDC, le chef de l’Église catholique remet ces deux pays sur le devant de la scène. Si la journée de jeûne vise à prier pour le monde entier, le pape a bien spécifié que ces pays africains devaient particulièrement être au cœur des intentions de chacun.

Né en juillet 2011 d’une sécession avec le Soudan, le Soudan du Sud est le plus jeune pays du monde. Malheureusement, cette indépendance n’a pas clos les violences que cette zone du monde connaît depuis longtemps : le Soudan du Sud est plongé dans une guerre civile depuis fin 2013. Ainsi plus de la moitié de l’histoire de ce pays est une histoire de guerre et de famine.

Un conflit qui ne fait jamais la une

Et pourtant, ce conflit fait rarement la une des médias. Toutefois, alors que ce pays martyrisé est oublié de tous, le pape François reste le seul leader à s’en préoccuper. Il y a un an, en février 2017, il a annoncé son intention de s’y rendre. Et pour bien marquer son intention d’être porteur d’un message de paix et d’unité, il associe Justin Welby, primat de l’Église anglicane, à ce voyage.



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Malheureusement, l’incertitude des conditions sur place a contraint le Saint-Siège à repousser cette visite sine die. Le pape ne s’est pas pour autant désintéressé du sort des Sud-Soudanais : en même temps que le report, a été annoncé un programme d’aide du Saint-Siège. À hauteur de plusieurs centaines de milliers d’euros, il vient soutenir des projets dans les domaines sanitaire, éducatif et agricole.

L’Église en pointe en RDC

En RDC également, le pape François avait un temps envisagé de se rendre avant de se raviser au vu de la situation politique locale. Les élections présidentielles qui devaient s’y dérouler fin 2016 ont d’abord été repoussées à fin 2017 avant d’être désormais prévues pour fin 2018.

Là-bas l’Église catholique — un peu moins de la moitié de la population — est en pointe du combat pour plus de démocratie. À plusieurs reprises en janvier, des manifestations de fidèles réclamant la tenue des élections ont été violemment réprimées dans le sang. “Des tueries barbares”, selon le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa (la capitale) et proche du pape.



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À plusieurs reprises, notamment le 21 janvier depuis le Pérou, le successeur de Pierre a exhorté à la paix dans ce pays. Il a également montré discrètement mais très fermement son soutien à l’Église locale, en nommant il y a quelques jours Mgr Fridolin Ambongo Besungu comme évêque coadjuteur de Kinshasa — c’est-à-dire appelé à succéder au cardinal Monsengwo Pasinya. Cet évêque est considéré comme un des plus opposés au président.

Regains de tensions en Syrie

Si en annonçant cette journée de prière le pape François a mentionné ces deux pays, il a annoncé quelques jours plus tard qu’il prierait aussi de “manière spéciale” pour un troisième : la Syrie. Théâtre d’une guerre depuis 2011, ce pays connaît un regain de tensions depuis quelques semaines. Les forces pro-gouvernementales mènent une offensive brutale dans la zone de la Ghouta. Pour leur part, les rebelles répliquent en tirant sur la capitale, touchant particulièrement les quartiers chrétiens.


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