Le 28 décembre, une poignée de traileurs parisiens s’astreindront à réaliser le défi fou de parcourir à pied 10 000 mètres de dénivelé positif dans Paris. Une performance insolite qui aura pour décor les escaliers de la butte Montmartre menant à la célèbre basilique du Sacré-Cœur.
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Adepte de la course à pied, sacré plusieurs fois champion de Rhône-Alpes, ex-membre du top 20 national de cross-country, le père René Pichon, prêtre des paroisses de Bassens et de La Ravoire en Savoie, revient pour Aleteia sur cette tentative de record qui implique d’effectuer quelque… 271 allers-retours des escaliers de Montmartre !
Aleteia : Qu’est-ce que vous inspire ce défi ?
Père René Pichon : Tenter de battre un record sportif quel qu’il soit, c’est bien si cela reste un jeu. Selon moi, le but du sport n’est pas à tout prix de battre des records car, de toute façon, même les plus grandes performances finissent par être battues un jour. Je dirais plutôt que l’objectif d’une activité sportive est de gagner en volonté, en courage, en dynamisme, en confiance en soi, en combativité… Pour cela, il faut persévérer des jours et des années aussi bien à l’entraînement qu’en compétition. Et pas seulement tenter de battre un record. En somme, le plus beau des records c’est de durer dans l’effort de dépassement le plus longtemps possible et de s’améliorer humainement et spirituellement jusqu’à la fin de ses jours. Le sport fait de nous des vivants : plus on vit intensément, plus on s’ouvre à Dieu, maître de la vie !
Mais une telle performance force tout de même le respect. Comment s’y prépare-t-on physiquement ?
On se prépare comme pour toutes les autre compétitions en s’entraînant grâce à des séances de fractionné notamment. On peut commencer par faire 30 allers-retours des escaliers, puis 50 quelques jours plus tard, puis 100, 200… jusqu’à 270 quelques jours avant le jour J. Entre ces séances spécifiques, on peut pratiquer un footing plus classique. Il n’y a pas de risques pour la santé si on ne force pas plus que ce qu’on peut. Se dépasser, c’est faire reculer ses limites mais c’est aussi les accepter !
En quoi la foi en Jésus-Christ vous aide-t-elle pour vous dépasser en course ?
Elles me poussent à me dépasser, à chercher l’au-delà de moi-même et à reconnaître que cet au-delà est d’ordre spirituel, divin… Quand on se dépasse sans outrepasser ses forces, on rencontre l’infini, on se sent plus près de Dieu. Un jour, lors d’un championnat de France de cross-country où j’ai terminé à la 18e place, j’ai ressenti ce qu’on appelle “l’état de grâce”. Cela s’est traduit par une facilité dans l’effort, une sensation d’être porté par quelqu’un de plus fort que soi. Cette expérience-là vaut mieux que tous les records.
Lorsque vous pratiquiez la course à pied en compétition, existait-il un passage de la Bible qui vous incitait à vous dépasser ?
Je dirais le combat de Jacob qui lutte contre Dieu pour le rencontrer face à face (Genèse, chapitre 32). Le sport est compétition : une lutte contre les autres pour mieux lutter contre soi-même et pour mieux rencontrer Dieu.
Un saint particulier que vous invoquez avant de courir ?
Saint Paul ! Cet apôtre passionné et combatif dit dans sa deuxième lettre à Timothée (4, 1-8) : “Je me suis bien battu, j’ai tenu jusqu’au bout de la course, je suis resté fidèle. Je n’ai plus qu’à recevoir la récompense du vainqueur.“