« Parle, Seigneur, ton serviteur écoute » (1 Samuel 3, 9).En 1846, le philosophe danois Kierkegaard écrit dans son Journal : « L’homme immédiat pense et s’imagine que le plus important, quand il prie, ce sur quoi il doit surtout insister, c’est que Dieu entende ce qu’on lui demande. Et, cependant, au sens éternel de la vérité, c’est justement l’inverse : la vraie relation dans la prière n’est pas quand Dieu écoute ce qu’on lui demande, mais lorsque celui qui prie persiste à prier jusqu’au moment où il devient celui qui écoute, qui écoute ce que Dieu veut » !
Écoute de la Parole
Plus que demander, prier, c’est d’abord écouter Dieu qui nous parle. « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute » (1 Samuel 3, 9). La prière est réponse à sa parole en nous et en l’autre, dans la Bible et la nature. Prier, c’est accueillir Dieu qui nous attend. Sa parole épouse notre silence ; elle nous donne les mots pour le prier en vérité, « comme on parle d’homme à homme » (Exode 33, 11).
L’écoute de la Parole qui retentit dans l’instant présent de la prière remplit la mémoire du souvenir de Dieu. La prière creuse en nous le désir de Dieu et la faim de sa parole, à l’exemple de Marie, Vierge de l’attente, qui « retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur (Luc 2, 19). « Écoute ma fille, regarde et tend l’oreille » (Psaume 44, 11).
En ce temps de l’Avent, prenons conscience du Dieu présent en nous. Avec Marie, écoutons ce qu’il veut nous dire. Cette écoute attentive se résume à un appel à aimer et à nous laisser aimer au cœur même de la communion entre le Père, le Fils et l’Esprit. Toute prière chrétienne est une expérience trinitaire de communion, de présence et d’ouverture aux autres.