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Noël est-il devenu la fête d’Amazon avant d’être celle de la venue du Christ ?

DER SPIEGEL
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Jules Germain - publié le 14/12/17
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Le Spiegel se pose la question dans son numéro paru cette semaine.

Le Spiegel se pose la question dans son numéro paru cette semaine.

La une de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel de cette semaine a de quoi interroger : on y voit le petit Jésus livré par Amazon à ses parents, Marie et Joseph, qui semblent manifestement déçus du cadeau.

L’article du Spiegel raconte comment la fête de Noël telle qu’elle est vécue aujourd’hui a fait du consommateur un nouveau Dieu sur terre, “Der Kunde als Gott”. Il évoque la révolution produite par Amazon et le commerce en ligne, particulièrement visible à l’occasion de cette fête tant célébrée. Évoquant l’offre de service d’Amazon et la toute-puissance du consommateur, la peinture imaginée présente ainsi Marie et Joseph comme des consommateurs lambda.


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Le sacre du consommateur signifie-t-il la mort de l’esprit de Noël ?

Sur cette une, Marie et Joseph apparaissent comme des consommateurs typiques d’aujourd’hui : capricieux et se voulant tout-puissants. On les voit refuser le cadeau qui leur a été fait et se demander s’ils peuvent l’échanger. Autrement dit, ils refusent d’accueillir le Christ. Le commerce en ligne et plus généralement la transformation de Noël en fête de la consommation semblent, selon le Spiegel, avoir sonné le glas de l’esprit de Noël. C’est ainsi qu’il faut comprendre le jeu de mot dans le titre “Das gelieferte Fest”. En allemand, “geliefert” est le participe passé du verbe “livrer” (“liefern”) : le titre se traduit donc “Noël, la fête de la livraison”. Mais en même temps, le mot “geliefert” utilisé comme adjectif veut dire “cassé” ou “fichu”. Il semble donc que Noël comme “fête de la livraison” et de la consommation signifie la mort de l’esprit de Noël.

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Donnant l’habitude au consommateur de tout avoir tout de suite, d’acheter quand il le souhaite et de pouvoir revendre ses cadeaux le lendemain de la fête, le commerce en ligne a ainsi accentué le caractère de “roi” du client. Or, visiblement, ce n’est pas un consommateur avide de satisfaire son plaisir et de céder à ses caprices qui serait le mieux disposé à accueillir sur Terre le Fils du Dieu vivant.



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Avec cette éloquente une du Spiegel, Noël est plus que jamais l’occasion de réfléchir à notre rapport à la consommation et à notre attitude de client qui “veut tout tout de suite” pour comprendre que la Nativité est d’abord l’expérience du don, de la pauvreté et de l’accueil.

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