Lors de l’office religieux en hommage à Johnny Hallyday ce samedi à la Madeleine, Emmanuel Macron n’a pas béni le cercueil du rocker, préférant simplement y poser ses mains. Explication.Un dernier hommage. Ce samedi 9 décembre, un office religieux a été donné dans le cadre de l’hommage populaire à Johnny Hallyday en l’église de la Madeleine. À l’issue de cette dernière, plusieurs personnalités, dont le président de la République, ont été invitées à saluer une dernière fois ce “monstre sacré”.
À chacun sa manière de rendre hommage
Au moment de s’avancer vers le cercueil, Emmanuel Macron a d’abord esquissé un geste vers le goupillon avant de se raviser et d’apposer ses mains sur le cercueil de Johnny Hallyday. Une hésitation qui a été largement commentée dans les médias. Brigitte Macron a quant à elle effectué un signe de croix avec le goupillon. Garant de la laïcité, le président de la République a donc préféré rendre un dernier hommage laïc à l’idole des jeunes. C’est également pour cette raison qu’il n’a pas prononcé de discours à l’intérieur de la Madeleine mais sur le parvis de l’Église.
Pour mémoire, la loi de 1905, dans son article 1er, reconnait la liberté religieuse et la République assure la liberté de conscience. À partir de cette date, aucun président n’assistera à un office religieux. C’est finalement le général de Gaulle, catholique pratiquant, qui bouleversa la tradition lors de son retour au pouvoir en 1958. Le premier président de la Ve République accepte d’assister aux offices, mais sans communier. Les rapports de ses successeurs avec la religion sont plus distants. Jacques Chirac y assiste, par exemple, pendant ses vacances accompagné de son épouse. Nicolas Sarkozy lui, n’a à l’inverse pas hésité à se signer ostensiblement lors de certaines cérémonies officielles telle cette visite au Vatican.
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Emmanuel Macron s’inscrit dans la pratique instaurée par le général de Gaulle
Emmanuel Macron, qui a demandé le baptême à l’âge de 12 ans, n’est pas pratiquant. En tant que président de la République, il a assisté cet été à la messe d’hommage célébrée un an après la mort du père Hamel. Il s’inscrit ainsi dans la pratique instaurée par le général de Gaulle selon laquelle les présidents de la République expriment une volonté de neutralité au cours des cultes religieux lorsqu’ils sont dans leurs fonctions officielles, au-delà de leur croyance personnelle, mais s’autorisent toutefois à assister aux offices. À noter que dans leur vie privée, comme tout citoyen, les présidents de la République conservent la possibilité de pratiquer leur religion en toute liberté.