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Le missionnaire jésuite le plus aimé des bouddhistes et du Dalaï-lama

IPPOLITO DESIDERI

YouTube - Diocesi di Pistoia

Gelsomino Del Guercio - publié le 26/11/17

Le missionnaire italien Ippolito Desideri fut le premier explorateur occidental du Tibet.

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Le jésuite italien Ippolito Desideri (1684-1733) n’est pas très connu. Il fut pourtant le premier européen à résider à Lhassa, au Tibet, et avoir autant considération du Dalaï-lama qui voyait en lui un « pionnier du dialogue interreligieux ». À l’époque – nous sommes au XVIIe siècle – ces terres étaient pratiquement inaccessibles. Il lui a donc fallu étudier la géographie du territoire et observer les us et coutumes des populations locales avant de pouvoir les approcher. Il y réussit si bien qu’il pouvait comprendre leur langue et avait une bonne approche de leur religion, le bouddhisme, introduit sur le territoire aux alentours du VIIe siècle.

Le départ

Le missionnaire jésuite avait une vraie âme d’explorateur. Il était curieux et avide de connaissances, à la manière de Marco Polo et Christophe Colomb. Mais il avait ce plus par rapport à eux qu’il devait à sa propre mission apostolique et le motivait à rejoindre le Tibet en ce lointain septembre 1712. Trois étapes en un an pour y arriver — Gênes, Lisbonne, et Goa en Inde, la province jésuite dont il dépendrait – et une quatrième, définitive, à travers le plateau tibétain, avant d’arriver sept mois plus tard à Lhassa, le cœur religieux du pays, le 18 mars 1716.

Comme Matteo Ricci

Comme le jésuite italien Matteo Ricci, un siècle auparavant, Ippolito s’est gagnée la confiance des autorités locales, exposant « avec une extrême sincérité ses intentions missionnaires », commente l’historien Enzo Bargiacchi. Après lui avoir demandé de parler de sa religion et d’expliquer les différences entre le christianisme et le bouddhisme, « le lama venu d’Occident », comme on l’appelait, se lança immédiatement dans l’apprentissage de la langue, de la culture et de la religion tibétaine, pour pouvoir « présenter efficacement la foi chrétienne ».

Le missionnaire rassembla le fruit de ses études dans un ouvrage, écrit en vers tibétains, présenté sous forme d’échanges entre « le père chrétien qui explique la religion pure et vraie et l’homme cultivé en quête de la pure vérité ».




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L’arrivée des Mongols

Ippolito a été présenté solennellement dans la salle du trône de Lhassa, le 6 janvier 1717, au souverain du Tibet Lhabzang Khan qui l’invita à approfondir ultérieurement ses études, en prévision d’une discussion avec les autorités religieuses locales pour confronter les différents enseignements religieux et les valeurs de chacun. Mais le projet n’a pas pu se faire, à cause de troubles causés par l’invasion des Mongols Dzoungars, qui se termina dans le sang avec l’assassinat du roi et le rétablissement de la domination chinoise en 1720.

La mission d’Ippolito fut alors suspendue et celui-ci fut rapatrié en 1727. À Rome, les frères capucins, entre temps, avaient réussi à convaincre la congrégation de Propaganda fide d’enlever aux jésuites la mission sur ces terres pour la confier aux franciscains. L’erreur des jésuites fut probablement d’avoir utiliser « l’inculturation » comme méthode d’évangélisation, c’est-à-dire d’avoir adapté la transmission de la culture jésuite à la culture des populations locales.

Mort en solitaire

Au dommage s’ajoute le mauvais tour, comme disent les Italiens : on empêcha le missionnaire italien de publier la Relation sur le Tibet (Notizie istoriche del Tibet) qu’il avait déjà préparée, et devait aller en imprimerie. Il avait également interdiction de discuter avec quiconque d’un quelconque point de sa mission. Ippolito Desideri est décédé le 13 avril 1733 dans la solitude la plus complète.

Le manuscrit sur sa mission, comprenant un compte rendu de la géographie du Tibet, son gouvernement, l’agriculture, les coutumes et la philosophie bouddhiste tibétaine, a été conservé dans les archives de la Compagnie de Jésus à Rome. Découvert à la fin du XIXe siècle, celui-ci a été publié une première fois en 1904, et dans son intégralité au milieu du XXe siècle. Aujourd’hui il  renait grâce à une exposition intitulée « Ippolito Desideri et l’exploration scientifique italienne dans les terres les plus proches du ciel », organisée à Pistoia, sa ville natale,

Article traduit et adapté de l’italien par Isabelle Cousturié

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