L’extraordinaire exemple d’un enfant, gravement malade, qui a su donner une signification à ses souffrances. Manuel n’avait que neuf ans et souffrait d’une grave maladie. Mais la prière et les nombreuses bénédictions qu’il demandait durant son hospitalisation l’aidaient à supporter ses douleurs et lui donnaient une sagesse face à la maladie vraiment rare chez un enfant. Aujourd’hui Manuel n’est plus mais son histoire, qui remonte à plus de huit ans, circule encore sur les réseaux sociaux, partagée des milliers de fois, tant la présence surnaturelle qui semblait l’habiter et le sens qu’il donnait à ses souffrances — lui un si jeune enfant — ont de quoi bouleverser, même les plus sceptiques.
Le prêtre italien Ignazio Vazzana, auteur du récit, a rencontré Manuel en septembre 2008, quelques mois après son ordination. Il vient juste d’arriver comme bénévole à l’hôpital de Palerme où l’enfant est hospitalisé. Il sent très vite chez le petit Manuel un amour spécial qui le lie à Jésus et un sens du péché que l’on voit rarement chez un adulte. Il faut dire qu’entendre un si jeune enfant demander d’emblée à pouvoir faire la communion, alors qu’il le connaît à peine, juste parce qu’il a vu son col romain, a de quoi émouvoir. Le jeune prêtre s’est vite pris d’affection pour l’enfant et sa famille.
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“Un petit guerrier de la lumière”
Manuel était un enfant joyeux, sociable, blagueur, qui était convaincu d’avoir une grande mission à remplir au nom de Dieu : faire connaître et aimer son grand ami Jésus. Celui-ci — disait-il au jeune prêtre devenu désormais son guide spirituel pendant les deux ans qui lui restaient – “m’a donné la souffrance parce qu’on doit sauver le monde ensemble, je suis un ‘petit guerrier de la Lumière’”. Grande était la dévotion de l’enfant pour la Sainte Eucharistie. Chaque fois, après l’avoir reçue, poursuit Ignazio, il couvrait son visage de ses mains et restait en silence pendant près de 20 minutes, entrant alors en dialogue avec Jésus, comme deux bons amis”. Un jour, Ignazio lui a demandé : “Tu le vois directement ?”. “Non, lui a-t-il dit, je ne le vois pas physiquement, mais j’entends sa voix dans mon cœur”. Et la confession ? Il la demandait sans cesse. “Son sens du péché était si profond qu’il éclatait souvent en sanglot pendant la confession”, témoigne son ami prêtre.
Ses deux tumeurs, deux épines de la couronne de Jésus
Manuel endurait la douleur comme personne. Il disait qu’il avait besoin de sa souffrance pour remplir sa mission. Personne n’arrivait à le convaincre de prendre un antidouleur. “Il attendait le dernier moment, quand sa douleur devenait vraiment insupportable”, témoigne ému le prêtre. Vers la fin, alors qu’il accusait de forts maux de tête l’enfant pleura de joie, affirmant que le Seigneur lui faisait cadeau de “deux épines de la couronne de Jésus”, sans savoir que le scanner qu’on lui fit ensuite révèlera la présence de deux masses tumorales dans sa tête.
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Un sens à la souffrance
Peu de temps avant de mourir, au paroxysme de la souffrance, il dit à sa mère : “Maman, toi qui fus mon seul vrai témoin, je voudrais que tu écrives beaucoup de livres sur moi afin que tout le monde connaisse mon histoire”. Manuel s’est éteint le 20 juillet 2010, et Enza, sa maman, a tenu sa promesse. À partir du journal qu’elle tenait durant la longue agonie de son fils, est née une émouvante biographie “Manuel. Il piccolo guerriero della Luce”, qui n’a pas la prétention de faire de Manuel un héros ou un petit saint, comme soulignent ses promoteurs, mais de son “aventure” et de sa spiritualité, un exemple pour renforcer la confiance en la vie, même chez un petit enfant.
Source : cristianicattolici.net