Un couple sans désaccords, cela en fait rêver certains, mais cela sous-entend soit une relation trop fusionnelle, et donc risquée, soit que l’un des deux s’incline devant l’autre… Les conflits et désaccords prouvent au contraire la vitalité d’un couple. Travail, enfants, belle-famille, argent… Les désaccords sont autant d’occasions de mieux se connaître et de s’aimer. Encore faut-il savoir comment en sortir par le haut. Il n’y a pas vraiment de conflits objectivement plus ou moins graves. En fait, ce qui compte, c’est leur impact sur vous. Mais alors, comment évaluer vos disputes de couple ? Pour vous donner un ordre d’idée, on peut faire comme Météo France avec ses pictogrammes de risques d’avalanche, et adapter une conduite de couple à la gravité du désaccord !
Faible : réagissez tout de suite
Une petite gaffe ou une maladresse ? Un bisou et de -sincères- excuses peuvent suffire à désamorcer une soirée de bouderie. Et ce n’est pas parce que la “gravité” de la dispute est “faible” qu’il faut s’en tirer avec une pirouette ou une blague déplacée, fruit de votre gêne ou d’une difficulté à exprimer vos émotions. Dites simplement : “je suis désolé(e)”, car il n’y a vraiment rien de mieux en 3 mots !
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Limité : faites de la prévention
Certains conjoints évitent les conflits. D’autres, au contraire, ont tendance à tout déballer sur le coup, au risque de blesser par leurs paroles pleines de colère. Dans ces cas-là, prenez un rendez-vous hebdomadaire avec votre conjoint, cela permettra de faire le point sur votre communication et vos besoins.
“Savoir que tous les vendredi soirs, on faisait ensemble un “point agendas” m’a sécurisée”, confie Margaux. Elle ajoute : “Mon mari, qui est plutôt doux, remettait toujours à plus tard nos explications, et j’en avais assez de devoir exploser pour qu’on se parle enfin. On se communique les infos sur les jours à venir avec un bon apéro, les projets du week-end que mon mari avait tendance à zapper, et on “solde” les conflits ou rancœurs latentes. Ce n’est pas facile, on a même décidé de renoncer à sortir le vendredi pour ça. Un vrai effort qui nous a permis de nous « recaler » chaque semaine, de nous expliquer sur des malentendus, voire de nous pardonner… Aujourd’hui, notre planning est moins chargé donc ce n’est plus systématique. Nous le faisons pendant un trajet en voiture ou dès que besoin, mais c’est cette habitude prise qui nous permet de nous en passer aujourd’hui.”
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Comme on ne touche pas le moteur d’un véhicule qui vient de rouler au risque de se brûler, on ne règle pas ses conflits à chaud. Faites “stop” et prenez rendez-vous pour en reparler ! Mais pas n’importe comment. Avant de vous parler en tête-à-tête, prenez un temps, seul(e), pour écouter vos propres ressentis en les accueillant tous : dégoût, rejet, frustration, tristesse, incompréhension, déception, stupéfaction etc… Mettez à jour également vos besoins non satisfaits. Par exemple : repos, soutien, partage, compréhension…
Attendez d’être pacifié pour en discuter ensemble, avec un partenaire qui sera lui aussi réceptif. Pendant la discussion, posez des questions ouvertes si votre conjoint parle peu. Souvenez-vous que c’est à vous seul(e) de prendre en charge vos besoins, et que les nommer est parfois suffisant pour aller mieux.
Ne parlez que de vous, de votre ressenti, et tournez-vous vers l’autre : quel est son vécu sur ce même événement ? Évitez le “Tu” accusateur, et employez plutôt des phrases comme “Je trouve que… Je ressens… De mon point de vue… “, qui ouvrent au dialogue et à un vrai échange.
Quand chacun s’est senti écouté et compris, passez à l’action. Que décider pour résoudre ce conflit qui prenne bien en compte vos besoins respectifs ? Comment prévenir un prochain conflit de même nature ?
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Fort : prenez du recul
Vous faites face à un désaccord majeur ? Pour y voir plus clair, sachez distinguer conflits de valeur et de besoins. Ainsi, on peut considérer les conflits de valeurs comme des conflits un peu particuliers, différents des disputes de couple classiques. Ils parlent de vous, de votre histoire, et souvent, ils impliquent de faire des deuils. Par exemple : “Mon mari ne mettra jamais de veste au mariage de cousine Clara”, “Ma femme refuse les oreilles percées” ou encore, “Elle autorise notre fille à se mettre du maquillage à 13 ans.” Le drame ? Oui, si ça touche une valeur forte chez vous.
Se dire posément qu’on n’a pas le même point de vue est un grand pas, qui va entraîner une négociation : ce n’est pas toujours le même qui cède, et il faut vérifier que les efforts d’adaptation sont réciproques. Si possible, il faudrait même transformer un effort en acte d’amour. Ainsi, Franck a accepté une table de salle à manger Ikea à la place de la table de ferme léguée par sa grand-mère et à chaque fois qu’il passe devant, il se félicite d’avoir su être à l’écoute de ce qui semble si important pour sa femme. En revanche pour le sport, elle fait l’effort de le laisser y aller deux fois par semaine pour évacuer son trop plein de pression professionnelle. Mais quand elle a besoin de lui, elle le dit clairement, pour être sûre de ne pas lui en vouloir ensuite.
Très fort : ne tergiversez plus, passez à l’action maintenant
Vous êtes profondément déprimé, découragé, meurtri, vous avez l’impression que ça ne sert à rien de vous parler, les cris s’installent, voire la violence. Allez voir un professionnel, car les thérapeutes de couple peuvent en quelques rendez-vous aider un couple à sortir d’une ornière. Y aller avant que le malaise ne s’installe est généralement fructueux.
Insulte et coups ne sont pas des conflits, c’est de la violence. Déposez une main courante ou portez plainte, voire composez un numéro d’urgence qui vous aidera à prendre les bonnes décisions pour vous protéger ainsi que vos enfants.
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