Lors de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2018, les sénateurs ont rejeté la baisse de la prime à la naissance et de l'allocation de base de la Prestation d'accueil du jeune enfant (Paje).
Lors de l’adoption en première lecture du PLFSS 2018, le 31 octobre, l’Assemblée nationale avait accepté l’alignement du versement de la Paje pour les enfants nés après juin 2018, sur le Complément familial (CF). Or, si la première profite à toutes les familles, le second est versé, lui, sous conditions de ressources aux parents ayant au moins un enfant de moins de 3 ans à charge. Ainsi, concrètement la Paje doit, selon ce projet de loi, passer de 184 à 169 euros par mois pour les familles qui bénéficient du taux plein. Elles perdraient alors entre 250 et 500 euros sur trois ans. Une mesure qui passe très mal auprès des associations de défense de la famille.
Une mesure très critiquée
À l’Assemblée nationale, cette mesure était critiquée par la plupart des groupes parlementaires, même le Modem et les Constructifs, proches de La République en marche (LREM). La mesure a alors été rejetée par le Sénat, où le groupe présidentiel ne dispose pas de la majorité. Plusieurs amendements ont été adoptés pour supprimer cet article du PLFSS. Pour prendre cette décision, la commission des Affaires sociales avait auditionné début novembre plusieurs associations de défense de la famille, toutes opposées. Pour Marie-Laure des Brosses, présidente du Mouvement mondial des mères en France, également auditionnée au Sénat, « il ne s’agit pas d’un simple coup de rabot, puisque les familles qui touchent deux Smic risquent d’y perdre beaucoup. »