Les dernières esquisses de la future paroisse yvelinoise ont été présentées ce jeudi au public par les architectes et le centre Aletti de Rome qui en a guidé toute sa conception au plan artistique et théologique.On en en parle depuis dix ans. Et si tout va pour le mieux, la nouvelle église de Voisins-le-Bretonneux, au cœur des Yvelines, devrait ouvrir ses portes d’ici 2020. Les esquisses définitives de la future église ont été présentées ce 12 octobre lors d’une réunion publique. Elles intègrent les objections faites lors de la phase de concertation en mars nous indique le père Bruno Valentin, curé de la paroisse de Montigny/Voisins. Concevoir une église à partir de la Bible, telle était la démarche ambitieuse du projet : les murs de l’édifice doivent être l’autoportrait de l’Église, corps du Christ. L’abside, le sein du Père d’où tout vient et où tout retourne. L’autel, au centre, le lieu où se rencontrent le divin et l’humain, éclairé par la blessure de Jésus en croix d’où vient la lumière divine.
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C’est à la faveur de la création d’un nouveau quartier entre Voisins et Montigny que le diocèse a décidé la construction de cette église qui disposera de 800 places et d’un centre de vie paroissial. L’enjeu est de “désengorger” l’église Notre-Dame du centre-ville. Pour Bruno Valentin, l’équation était simple : avec le développement de la ville et donc de la paroisse, c’est 1 300 personnes qui viennent à la messe tous les dimanches. Pour trois églises qui font chacune entre 180 et 250 places, cela veut dire multiplier les messes et ne jamais se rassembler tous ensembles. Quant au projet architectural, pour le père Valentin, “il ne s’agit pas de pasticher le passé. Il s’agit de s’enraciner dans la tradition des chrétiens avec des éléments visibles par tous — le clocher, l’abside, l’autel — qui font partie de notre tradition architecturale mais en les exprimant de manière moderne”.
Une identité spirituelle bien définie
Les promoteurs souhaitent que l’église Saint-Joseph le Bienveillant incarne dans ses murs ce qu’il veut dire du “cœur de la foi”. On est dans une architecture qui “a son fondement dans la théologie et s’exprime ensuite dans l’architecture au service des personnes et de la communauté”, résume Antoine Pélissier, un des architectes français. Ainsi, Saint-Joseph le Bienveillant sera un cheminement de l’Ancien au Nouveau Testament. L’église racontera l’histoire du Salut, montrant comment Dieu, fait homme, mort sur la croix et ressuscité, permet à toute l’humanité d’accéder au Royaume de Dieu.
L’idée est proposée par le père jésuite Marko Rupnik, directeur du centre Aletti, connu pour sa méthode de travail originale qui consiste à entrer en dialogue avec la communauté paroissiale et à l’intégrer au processus de création. La créativité, dit-il, “ne se manifeste pas seulement avec le trait d’un crayon, mais là où se rencontrent les personnes, là où il y a communion”. Car si père Rupnik est un artiste, il est également un théologien et un prédicateur, et dans son travail tout est lié. C’est à lui que Jean Paul II a confié, il y a quelques années, la restauration des mosaïques de la chapelle Redemptoris Mater.
Depuis une vingtaine d’années, Marko Rupnik est sollicité de toutes parts par des évêques pour aider à “remplir” ces églises contemporaines, de leur trouver un contenu théologique ou liturgique. L’évêque de Versailles, Mgr Eric Aumonier a été un des premiers à s’adresser directement à lui pour créer la nouvelle église de son diocèse.
Le nom “Saint-Joseph le Bienveillant”
Le nom de Saint-Joseph le Bienveillant a été choisi par Mgr Eric Aumonier parmi trois propositions que lui ont été présentées par le conseil pastoral à l’issue d’une consultation de tous les paroissiens au printemps 2016. Au-delà du nom, “c’est une expression à part entière — explique-t-il dans un édito de la feuille paroissiale — c’est une expression qui dit à la fois la vigilance, la clairvoyance et la volonté d’agir selon le bien ; une expression qui décrit l’attitude de cœur d’où découle toute générosité authentique (…)”.
Le vocable ainsi choisi, poursuit-il, « renferme en lui-même tout un programme pastoral, pour développer entre nous, à l’école de saint Joseph, cet art de vivre. Un art fait de délicatesse et d’attention à l’autre qui conduit à s’impliquer dans une solidarité effective », poursuit l’évêque. Il encourage donc les fidèles à faire de la “bienveillance” le cœur de l’identité spirituelle de leur future paroisse, d’en faire leur programme et “quel programme !”, conclut-il. Interpelés sur le projet, les paroissiens ont exprimé leur enthousiasme sur le sens liturgique donné à l’église. Les travaux de construction ont reçu le soutien financier des sept autres diocèses d’Ile-de-France. Ils devraient commencer en septembre 2018.
Pour en savoir plus sur le projet Saint-Joseph le Bienveillant rendez-vous sur le site officiel.