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Pakistan : une femme et sa famille menacées de mort pour s’être converties au christianisme

Les chrétiens pakistanais réunis en la cathédrale du Sacré-Cœur de Lahore le 25 décembre 2015.

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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 28/09/17
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Maître Sardar Mushtaq Gill, avocat chrétien pakistanais qui défend les droits des chrétiens dans le pays, les a aidés à se cacher.

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La Pakistanaise, dont le prénom n’a pas été divulgué, avait choisi de se convertir de l’islam au christianisme. Averti par la famille de son mari, un groupe extrémiste l’a menacée de mort ainsi que sa famille, contraignant tous ses membres à abandonner leur maison et à se réfugier dans un lieu secret. Interpellé par l’agence Fides sur ce nouveau cas de menace d’exécution sommaire dans la région, l’avocat chrétien Sardar Mushtaq Gill, qui défend les droits des chrétiens dans le pays, a confirmé l’information. Il affirme que « des groupes extrémistes s’organisaient en effet pour lyncher la femme, enceinte, et le reste de sa famille, c’est-à-dire son mari, le chrétien Emmanuel Ghulam Masih, et leurs deux jeunes enfants ». Maître Gill lui-même, devant la violence des menaces, a décidé de les aider à trouver un nouveau logement et à se cacher.

Deuxième cas en deux ans

L’avocat a rappelé que le Pakistan, contrairement au blasphème, ne prévoit pas le délit d’apostasie au niveau constitutionnel. Selon lui, l’État pakistanais devrait « protéger et sauver ces personnes qui exercent leur liberté de conscience ». S’il ne le fait pas, il ne voit pas comment ce couple peut survivre, car l’apostasie est punie suivant la loi islamique devant les tribunaux fédéraux de la charia. Or, de nombreux cas d’exécutions sommaires concernant des apostats ont été recensés ces dernières années au Pakistan. Ce nouveau cas rappelle celui des époux Aleem Masih et Nadia Din Meo de Lahore, âgés respectivement de 28 et 23 ans, tués de sang froid, en août 2015, parce que la femme, musulmane à l’origine, s’était convertie au christianisme après leur mariage.

Les “crypto-chrétiens”

Face à un tel degré de violence, les cas de conversion de l’islam au christianisme sont très rares. Ceux qui se convertissent décident de le faire en cachette. On appelle ces personnes des « crypto-chrétiens », explique à Fides le père Mario Rodrigues, directeur de la Pastorale des Jeunes à Karachi. Et de raconter : “Il m’arrive d’assister à des histoires de jeunes musulmans qui entendent se convertir au christianisme mais s’ils le faisaient ouvertement, tout musulman pourrait se sentir en droit de les tuer (…) Lorsque la Grâce de Dieu illumine leur cœur et que le choix se fait, un véritable calvaire risque de commencer pour eux. Alors, seul le Christ peut donner la force pour affronter les épreuves et les souffrances qui s’annoncent ».


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