“On sait comment on fait des bébés, on sait pas comment on fait des papas”, chante lucidement Stromae. Et les mamans aussi se sentent désemparées face à ce défi de l’éducation de leurs enfants. Plébiscités par leurs utilisateurs mais pas forcément très connus, les groupes de parentalité sont là pour vous aider au quotidien.Sur Facebook et les forums, les SOS de parents désemparés trouvent un écho souvent bienveillant et des conseils précieux. Et si internet permet à chacun de confier son désarroi voire sa détresse, les groupes de parentalité permettent de suivre, dans la vraie vie, une formation concrète et dans la durée, avec un animateur qualifié et d’autres parents désireux de se former. A chacun sa formule pour retrouver la joie d’être parents, en journée ou le soir, seul ou à deux, sur l’année ou en sessions intensives.
Tour d’horizon pour faire votre choix , et trouver le soutien dont vous avez besoin pour démarrer l’année scolaire.
Parcours “Faber et Mazlish*”: parler pour que les enfants écoutent
Marie-Do. de Kerangat habite un petit village du sud de la France. Elle propose des ateliers sur l’estime de soi des enfants, et un parcours de parentalité. Son expérience est le reflet des difficultés que peuvent vivre tant de famille urbaines ou rurales, et des bénéfices qu’une formation peut leur apporter. Voici son témoignage :
“J’ai très vite constaté qu’il fallait que j’apprenne à communiquer avec mes enfants pour que règne un climat de paix, de joie, de croissance et d’authenticité dans la famille. J’ai alors participé aux ateliers Faber & Mazlish, qui ont changé mon regard sur la relation à l’autre, l’éducation, l’autonomie et m’ont aidée à mieux me connaître et connaître mes enfants. Les outils découverts ont tellement changé notre vie (et continuent encore !) que j’ai eu à cœur de les transmettre ! J’ai alors créé l’association Graines d’envol au Cannet-des-Maures (83), dont le but est de favoriser l’estime de soi chez nos enfants, et y anime ces ateliers.
Concrètement, l’atelier “Parler pour que les enfants écoutent”, c’est 7 rencontres hebdomadaires de 3h au cours desquelles on découvre de manière théorique, pratique et ludique des habiletés qui visent à apprendre à communiquer avec les enfants de façon constructive ! En groupe d’une dizaine de parents, on découvre comment accueillir les émotions de l’enfant, susciter la coopération, poser des règles et des limites, favoriser l’autonomie, complimenter, dégager l’enfant d’une étiquette, exprimer sa propre colère, résoudre un conflit… Autant d’outils puissants à utiliser dans notre quotidien chargé. Les fruits sont magnifiques… Je m’en émerveille à la fin de chaque cycle. Les parents arrivent désemparés et repartent soulagés avec des clés concrètes, il étaient épuisés et repartent plein d’énergie, se sentaient démunis et repartent confiants, enthousiastes. Ils apprennent à prendre soin d’eux pour mieux prendre soin de leurs enfants dans la bienveillance et l’écoute.
J’anime également l’atelier “Frères et sœurs sans rivalités”, 7 rencontres de 3h au cours desquelles on découvre comment à éviter des jalousies et rivalités, apprendre aux enfants à vivre ensemble, à “bien” se disputer sans blesser et résoudre leurs conflits : autant de clés dont nos enfants sont parés pour vivre ensemble ! Pour ceux qui ont le privilège de vivre ces ateliers en couple, tous les outils sont des cadeaux pour eux dont la communication s’en trouve elle aussi fortifiée.”
> Le site de Marie-Do Kerangat : mariedo-dekerangat.fr
*Les parcours “Faber et Mazlish” sont des ateliers de communication parents/enfants créés au Canada dans les années 80.
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Alpha parents, la formule DIY prête à organiser près de chez soi
Voici un parcours créé “Pour redonner aux parents leurs titres de noblesse !”, peut-on lire sur le site d’Alpha Parents. Sa spécificité ? Ce parcours que l’association propose s’adresse à tout parent ou toute autre personne élevant des enfants. Il est conçu pour être facile à organiser, étant composé de 5 sessions, (cependant, il est possible de l’organiser sur 10 sessions). Dans l’idéal, chaque session commence par un temps convivial (café ou repas ou dessert ou tisanes…), cela permet aux invités de se détendre et de discuter avec d’autres parents dans un cadre accueillant et amical.
Une bonne ambiance est un élément important du parcours. Il est tout aussi important de rassurer les invités sur le fait que personne ne sera forcé de révéler quoi que ce soit à propos de sa vie privée ou de son expérience de parent. Après le temps convivial, une alternance d’exposés, d’exercices et d’échanges permet aux invités de discuter des points qui ont été soulevés autour de la parentalité.
Les parcours sont organisés par des bénévoles chrétiens, formés par Alpha France. Les animateurs sont de simples parents. Ils ont la volonté de soutenir d’autres parents en partageant leurs témoignages et ont à cœur de voir les “invités” recevoir le plus de soutien possible dans leur désirs d’être de bons parents. Chaque responsable de parcours peut orienter les parents vers des professionnels si cela est nécessaire.
Le parcours peut être organisé dans des lieux très différents : par la paroisse, dans des écoles, par un mouvement, dans un restaurant, chez soi…
> Le site d’Alpha parents : www.parcoursalpha.fr/parents
“Être parents aujourd’hui”, avec des conseillers conjugaux du Cler Amour et Famille
“Grâce au parcours, la qualité de mes relations avec mes enfants est bien meilleure. L’ambiance est plus détendue à la maison”, témoigne Jacques. Une démarche qui fut pourtant un effort pour ce “taiseux” venu par lassitude des cris et par amour pour sa femme . “Je n’aurais jamais imaginé aller dans un groupe de parents, j’avais peur que ça fasse alcooliques anonymes. En fait personne ne m’oblige à parler, et j’ai bien aimé voir d’autres pères de famille. J’ai l’impression que les femmes se donnent plein de trucs éducatifs entre elles. Avec mes amis, je parle plutôt tennis”.
Mieux vivre son rôle de parent, prendre du recul et échanger sur la mission d’éducation de votre enfant, les objectifs du parcours sont clairs : il s’adresse à des parents, réunis en groupe de 8 à 12 personnes, qui s’engagent à participer à 10 réunions de deux heures, autour de thèmes concernant l’éducation. Il est ouvert à tous les parents, seuls ou en couple.
Les thèmes abordés sont quasi exhaustifs : les besoins et désirs, l’autorité, la communication en famille, la gestion des conflits, la confiance, la place de chacun dans la famille, l’autonomie, l’éducation affective, relationnelle et sexuelle et enfin l’adolescence.
Grâce aux professionnels formés au Cler, ces ateliers autour de la parentalité offrent un lieu de parole, de partage d’expériences dans un climat d’accueil et d’écoute de chacun. C’est également l’occasion, grâce aux interactions entre les membres du groupe, de s’interroger aussi sur soi-même et d’apprendre à reconnaître ses besoins, ses désirs, ses émotions, ses peurs.
> Le site du Cler : www.cler.net
Les chantiers éducation des AFC : des formules “sur mesure”
Parents de jeunes enfants, parents d’adolescents… ou grands parents, il y a forcément un “chantier éducation” pour vous !
C’est en faisant ses cartons de déménagement pour quitter son village de Vendée que Béatrice entend parler du lancement des chantiers éducation. Pas de chance, la banlieue parisienne où elle débarque ne propose rien et elle n’y connait personne. Elle contacte alors son AFC locale qui lui donne le feu vert, imprime des tracts dans son salon, et distribue à la sortie de la maternelle publique de ses enfants une invitation à une réunion pour le groupe… qu’elle compte bien créer.
Une autre nouvelle du quartier, au rire contagieux, accepte d’être son binôme, 8 mamans s’inscrivent et les voilà parties pour une année de partage d’expérience et de formation. Une aventure rendue possible par un solide dossier pédagogique proposé par le mouvement, et une formation “de qualité et passionnante”. Béatrice peut y participer parce que les mamans de son groupe lui gardent ses petits, “mais ça n’a pas été facile d’oser demander, alors qu’elles ont été heureuse de me rendre service !”. Son meilleur souvenir ? “La réunion sur la jalousie chez les enfants, où nous avons pu relire notre histoire en toute simplicité, j’ai réalisé que la jalousie est un sentiment dont nous ne sommes pas responsables. J’ai aussi beaucoup aimé une soirée de formation sur l’écoute active avec les papas qui pouvaient venir. Ils ouvraient de grands yeux et sont repartis à la fois étonnés et soulagés de savoir que leur femme n’attendait pas d’eux des solutions mais “juste” de l’empathie”.
Parents d’ados ou grands-parents, les AFC proposent des parcours dédiés pour encore plus d’aide concrète, réellement adaptée aux besoins de chaque participant. Le soir ou en journée, entre mamans ou avec les pères, tout existe. Concrètement, une dizaine de mères de famille adhérentes ou non aux AFC, ayant un ou plusieurs enfants entre 0 et 20 ans, se rencontrent 2 heures par mois autour d’un thème qu’elles ont choisi. Plutôt que des lieux d’apprentissage, ce sont des “chantiers” où l’on construit ensemble. Ce service est ouvert à tous. Le principe est le respect de la diversité des situations et des origines, qui permet notamment d’ouvrir les chantiers éducation à toutes les personnes qui acceptent le cadre de références proposé.
Il associe les pères de famille lors de séances communes trimestrielles, au cours desquelles les questions éducatives sont abordées davantage à partir d’apports théoriques structurés, les échanges d’expérience étant moins appréciés…
Les maitres mots des chantiers éducation ? Partager, valoriser, enrichir, donner du sens.
> Le site des Associations Familiales Catholiques (AFC) : www.afc-france.org
Et aussi : quand les municipalités se lancent dans la parentalité
Certaines communes ont saisi tout l’enjeu de proposer des parcours de parentalité à leurs habitants. Matinée à thème dans les maisons de quartier , permanence de conseillère conjugale et familiale gratuite pour de l’écoute individuelle, ateliers “mamans enfants” animés par une psychologue, rencontres mamans bébés à la PMI ou encore “ateliers poussettes”.
Trop peu connues, ces propositions sont souvent gratuites et de qualité. Elles sont recensées sur le site internet des mairies, et permettent de trouver du soutien dès le retour de la maternité, un cap difficile à franchir pour beaucoup de mamans. “J’ai pu trouver des idées pour continuer l’allaitement malgré un engorgement, raconte Elodie qui a été aidée par une puéricultrice alors que, maman solo, elle n’en pouvait plus de ne pas réussir à allaiter son bébé comme elle le voulait”. Luc a voulu y aller avec sa copine, “parce que j’en ai assez qu’elle cède tout et me contredise devant le petit”, une difficulté pour laquelle ils ont eu besoin de temps, aidés par la conseillère conjugale de leur CCAS ( centre communal d’action sociale).