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Le curé de Saint-Martin témoigne : « Les habitants ont déjà retrouvé cet amour de la vie qui les caractérise »

IRMA
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Kévin Boucaud-Victoire - publié le 16/09/17
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Le père Freddy Hessou a rejoint Saint-martin la veille du passage de l’ouragan Irma pour pallier à l’absence temporaire de curé sur l’île. Il nous raconte comment se déroule actuellement la vie après la catastrophe.En attendant la nomination d’un nouveau curé à Saint-Martin, c’est un prêtre béninois de 46 ans exerçant dans le diocèse de Gaspésie, au Québec, qui s’est retrouvé aux cœurs des événements tragiques qui ont frappé l’île. Alors qu’il était en vacances en Guadeloupe, l’évêque de Basse-Terre, Monseigneur Jean-Yves Riocreux l’a sollicité pour partir à Saint-Martin le 5 septembre, quelques heures avant les ravages d’Irma. Le père Freddy Hessou explique qu’il a lui même fait avancer son billet, car il ne voulait « pas laisser le peuple de Dieu tout seul ». Aujourd’hui, il est encore sur l’île, s’occupant des messes et aidant la population. Devant l’ampleur de la tâche de reconstruction, il a décidé d’attendre l’arrivée du nouveau curé et de reporter son départ à la fin du mois. « Je ne peux pas rester plus longtemps, car on m’attend au Canada », nous explique-t-il. Nous avons réussi à le joindre afin de faire rapidement le point avec lui sur la situation.

Aleteia : Quelle est la situation actuellement à Saint-Martin, après le passage de l’ouragan Irma ?
Freddy Hessou : Énormément de travail a été effectué par les autorités. Elles ont enfin trouvé les bons réflexes et l’action de reconstruction commence à porter ses fruits. À ce rythme, d’ici deux ou trois mois, les gens auront oublié le sentiment d’abandon qui les a habité après le passage d’Irma. De plus, la solidarité est forte. Ceux qui ont de la nourriture et de l’eau en apportent à ceux qui n’en ont pas. De mon côté, j’en ai apporté à des personnes âgées. Les habitants ont déjà retrouvé cet amour de la vie qui caractérisent les gens qui vivent aux Antilles et plus largement ceux qui habitent au soleil. La vie a repris. Certes, tout le monde a conscience que demain sera ne sera pas facile, mais le sourire a été retrouvé. Cette joie de vivre n’effacera pas les difficultés, mais aidera à les surmonter. Le chantier est encore grand, il faut protéger les enfants, les plus âgés et les plus faibles, continuer de les mettre à l’abris en Guadeloupe et Martinique, etc.

Dans quelle situation se trouve l’Église à Saint-Martin ?
Dès le dimanche 10 septembre, la messe a repris normalement à 11h à l’église de Marigot. Cette dernière a bien résisté au passage de l’ouragan, il n’y a eu que la porte principale qui s’est effondrée. Depuis, j’ai célébré les messes de mardi et jeudi. Je m’apprête à en célébrer une cette après-midi (vendredi 15 septembre, ndlr). Ce dimanche 17, j’espère pouvoir célébrer à 9h la messe à l’église de Grand-Case. Elle a été un peu abîmée, mais nous avons bien avancé dans les réparation et le nettoyage. Si elle n’est pas complètement prête, il y a une salle qui est restée intacte. Je pourrai y faire la célébration. L’église de Quartier d’Orléans est celle qui a subi le plus de dégâts. Il n’y a plus de plafond. Nous avons lancé un appel à mobilisation pour la nettoyer. Si nous n’y arrivons pas, je célébrerai la messe dehors. Quoi qu’il en soit la vie de l’Église reprend et celle-ci doit être aux côtés des victimes.

Le Secours catholique, épaulé du diocèse de Guadeloupe, dont dépend Saint-Martin, a lancé un fonds de soutien aux victimes. La Martinique et la Guyane désirent aussi se mobiliser pour vous. Comment percevez-vous l’aide extérieure ?
Pour l’instant, je n’ai de contact qu’avec le diocèse de Guadeloupe et avec le Secours catholique. Je les ai eu hier (14 septembre, ndlr) au téléphone. Nous avons fait le point sur ce qu’il y à faire. Actuellement, les gens ont besoin d’être mis à l’abris. Il nous faut une équipe d’artisans pour réparer les toits ou poser des bâches. Pour le moment, les équipes ne peuvent pas venir avec du matériel. Il nous font donc trouver des magasins où nous pouvons prendre du bois, de la tôle, des bâches, etc. Nous avons encore besoin de sécuriser l’île. Pour ce qui est de la nourriture et de l’eau nous avons ce qu’il faut, grâce à la forte solidarité qui s’est mise en place.

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