On prétend souvent, du moins depuis le XVIIe siècle que foi et raison sont ennemis et qu’on ne peut pas prouver Dieu. Pourtant, depuis bien longtemps, philosophes et savants de renom avaient identifié des « preuves », parfois très convaincantes, de Son existence. Sélection.
La preuve par le consensus
Comme en tout temps et en tous lieux, les hommes ont cru en l’existence d’un ou plusieurs dieux, c’est donc bien qu’il doit y avoir « quelque chose ». Cet argument est développé d’abord par Cicéron. Il peut paraître faible, fondé sur la seule présomption que l’avis majoritaire est le bon. Mais le constat est sans appel : partout où règne l’athéisme, les substituts de religions pullulent : « Déesse Raison » de la Révolution, culte de la personnalité, de l’idéologie et du parti ensuite ; sectes « New-Age », spiritisme, scientisme… Comme si le besoin de croire en quelque chose était irrépressible. Mais pourquoi ?
La preuve par l’imperfection des êtres
Chacun sait faire la différence entre une pomme pourrie et une pomme mûre. Si l’on sait que la pomme est pourrie c’est qu’on peut la comparer avec une pomme mûre. Or, le monde, si beau, n’en est pas moins imparfait : l’amour se mêle de jalousie, la richesse s’accompagne d’inquiétudes… Rien n’est jamais parfait. Pourtant nous n’avons aucun modèle absolument parfait pour servir de modèle. Si donc nous savons que ce monde est imparfait, c’est bien qu’un être parfait existe quelque part.
Le dessein intelligent
Le monde obéit à des règles. Cela vaut pour les fleurs qui ferment leurs pétales la nuit et les rouvrent à l’aube, pour les planètes qui tournent autour des étoiles, en passant par l’ébullition de l’eau à 100 degrés Celsius etc. Comment des lois aussi générales, permanentes et absolues pourraient elles être le fruit du hasard ? « L’univers m’embarrasse, et je ne puis songer que cette horloge existe et n’ait point d’horloger », disait Voltaire. Prenez un seau de peinture et jetez-le sur une toile et faites cela jusqu’à ce qu’apparaisse ne serait-ce qu’une ligne droite. Impossible. C’est pourtant un tel miracle qui semble présider de toute éternité à la mécanique universelle.
La cause première
Tout ce qui existe vient de quelque chose d’autre. Toute chose est la conséquence d’une ou plusieurs autres choses qui en sont la cause et le nombres de causes pour un événement est infini. Pourtant il faut bien qu’il y ait eu une cause première. Quelque chose ou quelqu’un qui a été le premier à produire un effet sans en être un lui même. La description de cette preuve connaît certaines variantes. L’une d’elles est la preuve par par le mouvement : tout bouge et tout ce qui bouge est mû par quelque chose d’autre : quelqu’un a dû impulser le premier mouvement. Cet argument est développé depuis des siècles notamment par Aristote, dans sa Métaphysique.
La preuve ontologique
« Si je pense à Dieu, je pense à un être parfait et si je pense à un être parfait, cet être ne peut qu’exister, puisqu’il est parfait (la perfection ne peut être parfaite sans l’existence), et donc Dieu existe puisque je pense à lui ». Cette preuve était très prisée de Descartes qui aimait beaucoup, de tels syllogismes.
Ces différentes “preuves” philosophiques permettent de comprendre que l’existence de Dieu est aussi affaire de raison et de logique. Elles peuvent aider à raffermir une foi chancelante ou initier une réflexion métaphysique chez quelqu’un qui n’y pensait pas. L’Église le dit fort bien elle même dans l’encyclique Aeternis patris du pape Léon XIII :
« Nous ne devons ni mépriser, ni négliger les secours naturels mis à la portée des hommes par un bienfait de la divine sagesse (…) et, de tous ces secours, le plus puissants, sans contredit, est l’usage bien réglé de la philosophie ».
Toutefois, il ajoute que « nous n’accordons pas à la philosophie humaine assez de force et d’autorité pour la juger capable, par elle seule, de repousser ou de détruire absolument toutes les erreurs ».
Il faut toujours garder à l’esprit que la raison ne peut pas donner la foi en tant que telle. Le Dieu chrétien est bien plus que le « Dieu philosophique » dont ces preuves tendent à démontrer l’existence. Le nôtre ne fait pas qu’exister : Il est trine, Il s’est fait Homme, a ressuscité d’entre les morts, pardonne les péchés et donne son corps en communion. De cette réalité essentielle, seules l’Écriture sainte et la Tradition sont les sources. « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jn 20, 29). Cette parole de Jésus demeure indispensable pour accorder à la philosophie sa juste place, ni mineure, ni hégémonique.
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