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Jeanne Moreau, inoubliable dans “Le Dialogue des Carmélites”

JEANNE MOREAU
Kévin Boucaud-Victoire - publié le 31/07/17

L’actrice de 89 ans est morte ce lundi 31 juillet. L’occasion de rendre hommage à l’un de ses plus beaux rôles, celui de la mère Marie de l’Incarnation dans “Le Dialogue des Carmélites”.Actrice et réalisatrice Jeanne Moreau, qui a obtenu le César de la meilleure actrice en 1992 pour La vieille qui marchait dans la mer, est décédée ce lundi 31 juillet à l’âge de 89 ans. L’artiste avait notamment brillé dans Le Dialogue des Carmélites, film qui a reçu le Grand Prix hors-festival de l’Office Catholique International du Cinéma, en 1960. Une adaptation du « testament spirituel » de l’écrivain Georges Bernanos, qui explore les thèmes de la grâce, du martyre, de l’héroïsme et surtout de la peur.

En 1947, alors qu’il vient de rédiger son plus grand essai politique, La France contre les robots, qui paraîtra à titre posthume, Bernanos part en Tunisie et entame la rédaction du Dialogue des Carmélites. L’idée lui est soufflée par Raymond Leopold Bruckberge, prêtre dominicain. L’écrivain s’inspire alors de La Dernière à l’échafaud de Gertrud von Le Fort. Dans ce récit publié en 1931, l’Allemande s’inspire de l’histoire véridique des carmélites de Compiègne guillotinées à Paris sur la place du Trône pendant la Terreur, le 27 messidor de l’an II (17 juillet 1794). La nouvelle de von Le Fort et le manuscrit de Bernanos racontent l’histoire de Blanche de la Force (translittération de von Le Fort), jeune aristocrate parisienne fictive, qui intègre le Carmel de Compiègne. La jeune femme va vivre la Révolution française et la déchristianisation. Bien qu’elle réussit à s’enfuir, Blanche, après avoir surmonté sa peur, finit par rejoindre les religieuses condamnées à mort et partage leur destin de martyr. « On n’a pas peur, on s’imagine avoir peur. La peur est une fantasmagorie du démon », conclut Bernanos.

À l’origine, l’objectif de l’écrivain est d’adapter la nouvelle au cinéma. Un projet qu’il ne verra jamais aboutir, puisqu’il décède en 1948 d’un cancer du foie. Comme La France contre les robots, Le Dialogue des Carmélites connaît un succès posthume. En 1960 le père Bruckberger et le réalisateur Philippe Agostini adaptent le scénario, qui a déjà servi de base à une pièce de théâtre et à un opéra, au grand écran. La jeune Pascale Audret tient le rôle principal, celui de Blanche. De son côté, Jeanne Moreau incarne la mère Marie de l’Incarnation, qui dirige le couvent. Extrait :

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