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Radio Vatican : la radio que Goebbels voulait faire taire

RADIO VATICAN
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Agence I.Media - Aymeric Pourbaix - publié le 26/07/17
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En 1931 naissait la “radio du pape”, Radio Vatican. Depuis plus de 85 ans, la communication et l’information ont été au cœur des préoccupations du Saint-Siège. Situé au cœur des Jardins du Vatican, le bâtiment originel de Radio Vatican, le pavillon Marconi, est le signe que l’Église a pris très tôt le virage de la communication radiophonique. Au lendemain des accords du Latran en 1929, Pie XI confie à Guglielmo Marconi, l’un des inventeurs de la radio, la construction d’une station à l’intérieur du nouvel État. Le 12 février 1931, Pie XI inaugure la station avec, parmi les premières émissions, le Scientiarum nuncius radiophonicus”, un panorama de l’activité de l’Académie pontificale des sciences.

Le véritable décollage viendra quelques années plus tard, en 1936, quand l’Union internationale de la radio autorise, à titre spécial, la diffusion sans limitation géographique, lui donnant une audience mondiale. Premier événement d’envergure, la mort de Pie XI, le 9 février 1939, où la radio retransmet le conclave et la cérémonie du couronnement de Pie XII, en neuf langues.

Instrument d’une information libre

Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, en septembre 1939, Radio Vatican devient l’instrument précieux d’une information libre, en dépit des censures et du brouillage des ondes. Au point que Goebbels, ministre de la propagande d’Adolf Hitler, se jure de la réduire au silence. En janvier 1940, un service d’informations est mis en place sur les ondes, destiné à lancer des appels pour la recherche de civils et de soldats disparus, ou à diffuser des messages de leurs familles aux prisonniers.

La guerre accélère le développement de la radio, et avec celui-ci, la nécessité d’émetteurs plus puissants et d’antennes directionnelles. En 1948, elle émet en 19 langues. En 1958, année de l’élection de Jean XXIII, de nouveaux studios et bureaux sont aménagés dans l’ancien musée Petriano, par la suite détruit par Paul VI pour y construire la salle qui porte son nom. Au fur et à mesure des années, Radio Vatican se consacre aux travaux du Concile Vatican II, aux voyages pontificaux inaugurés par Paul VI ou encore aux nouvelles responsabilités des journalistes et des techniciens face à l’évolution des médias.

Le 29 janvier 1970, les locaux actuels sont inaugurés par le cardinal secrétaire d’État Jean-Marie Villot, au palazzo Pio, en face du Château Saint-Ange. Le bâtiment abrite les studios pour des transmissions en direct ou les enregistrements, et les rédactions en différentes langues. Chaque matin, la messe en latin y est diffusée depuis la chapelle de l’Annonciation, excepté celle du dimanche, en italien, célébrée au Vatican dans la chapelle du pavillon Léon XIII. Tous les soirs, une congrégation religieuse récite le chapelet en latin, rediffusé également. Pour les 75 ans de la radio, Benoît XVI (2005-2013) est venu visiter les locaux.

Aujourd’hui, Radio Vatican peut diffuser pratiquement dans le monde entier grâce aux deux antennes paraboliques installées en 1995 près du pavillon Léon XIII, pour permettre la diffusion par satellites. Elle dispose de cinq chaînes de diffusion terrestre, transmet dans une quarantaine de langues vers les cinq continents, possède un site internet traduit en plus de trente langues, et est retransmise par plus de mille radios dans le monde, pour un budget de 20 à 25 millions d’euros par an. Une somme conséquente qui a poussé le Vatican à une réforme de ses médias, qui devrait aboutir d’ici peu à la naissance d’une plateforme multimédia.


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