Rencontre avec les Karens, une ethnie minoritaire birmane réfugiée dans un petit village au cœur des montagnes.
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Je rentre du Nord de la Thaïlande où j’ai séjourné chez les Karens, une ethnie minoritaire birmane qui a passé la frontière il y a des décennies fuyant la guerre en quête d’un refuge. Accompagné du père Alain Bourdery des Missions étrangères de Paris, véritable pilier de cette communauté, j’ai découvert à Maewe, dans un écrin de montagne presque inaccessible, un petit village comme arrêté dans le temps.
Au centre du village une école rythme la vie au son d’une cloche actionnée à la main. L’électricité n’a jamais franchi les escarpements alentours.
Cette école, c’est la joie des habitants du village. But Sabong m’explique, « J’ai eu la chance de naître à Maewe, dans un village perdu dans la forêt mais doté d’une école. Autour de nous, dans les villages de la montagne, les enfants ne peuvent pas aller à l’école car il n’y en a pas. Chez nous, grâce à Enfants du Mékong, nous apprenons tout jeune le thaï et pouvons ensuite continuer nos études à l’extérieur du village. »
But est allé jusqu’à l’université. Elle est aujourd’hui enseignante mais loin d’être séduite par les lumières de la ville, elle est rentrée dans son village pour faire grandir encore la chance qui a été la sienne et qu’elle voudrait offrir à plus d’enfants encore : « C’est la connaissance qui nous permet de choisir notre mode de vie et qui nous fait grandir. »
Maewe a tout d’un village d’irréductibles. Des irréductibles de la joie qui vivent sans barrières ni frontières. Qui sont riches de l’amour qu’ils se portent dans des maisons où chacun joue son rôle et où les générations se mélangent. Des irréductibles libres qui savent que les défis d’avenir sont immenses pour ceux qui sont davantage adaptés à leur environnement immédiat fait de forêts et de montagnes, plutôt qu’au village mondialisé et numérique. Des irréductibles pauvres en moyens qui ne s’inquiètent pas plus que nécessaire et qui savent miser pour leurs enfants sur des solutions simples à porter de main : l’école et l’intégration à la société immédiate par la langue commune. Des irréductibles fidèles à la foi qui est la leur et missionnaires pour l’homme du monde que je suis.
Une fois de plus je rentre émerveillé et toujours plus conscient que si nous avons beaucoup à apporter à l’Asie, les pauvres d’Asie ont eux aussi beaucoup à nous apprendre !
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