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Ils veulent devenir missionnaires spiritains

À gauche, Florian Renaud et à droite, le père Jean-Pascal Lombart.

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Sylvain Dorient - publié le 11/06/17
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Quatre jeunes religieux en formation prononceront leurs vœux perpétuels au sein de la congrégation du Saint‐Esprit, à la rentrée 2017. Retour sur la vocation de l’un d’entre eux, Florian Renaud.Deux Français, un Portugais et un Nigérian, entre 30 et 38 ans vont prononcer leurs engagements définitifs au mois de septembre. Parmi eux Florian Renaud, un jeune homme que ni son cadre familial, ni sa passion pour le hockey sur glace ne prédestinaient au sacerdoce !

“Tu es tombé dans une secte !”

Issu d’une famille peu pratiquante, Florian n’a pas soulevé l’enthousiasme quand il a annoncé à sa mère sa décision d’entrer au séminaire. “Elle était effondrée”, se souvient-il, “elle craignait que je sois tombé dans une secte…”. Il avait pourtant suivi le catéchisme, enfant, et la famille se rendait à la messe de temps à autres, mais la question de Dieu ne se posait pas. Le jeune homme se passionne pour le Hockey sur glace, qu’il pratique à haut niveau, et qui l’accapare. “L’ambiance dans les vestiaires était assez éloignée de celle du séminaire”, commente-t-il sobrement. À 16 ans, il arrête le hockey et se met à aller à la messe du dimanche “je n’avais rien de mieux à faire…”. Mais il se rend compte que cette activité “le nourrit”. Dans la foulée, il lit le Nouveau Testament comme un roman policier. Une foi timide, mais personnelle, grandit, et il décide de recevoir le sacrement de confirmation.

“J’attendais un appel à la Don Camillo”

Dans le cadre de cette confirmation, il se rend avec des jeunes de son diocèse à Lourdes. Il y visite le “pavillon des vocations” : une exposition de photos consacrée aux différents états de vie religieuse. Les photos de prêtres l’interpellent, il se demande : “Pourquoi pas moi ?”. Mais il attend un appel éclatant, imagine que si Dieu fait appel à lui, ce sera comme dans Don Camillo… Dans une séance de question réponse avec son évêque, il confie son trouble : “Je me suis posé la question de la vocation, mais je ne reçois pas de signe pour me confirmer dans mon choix”. L’évêque répond : “Je te souhaite d’avoir de grandes oreilles au niveau du cœur, car c’est à lui que Dieu s’adresse pour parler de vocations”.

“Je suis le même bonhomme”

Il se pose donc sérieusement la question, et chemine vers le séminaire, ne recevant pas de grand appel avec effet écho-cathédrale, mais la voie qu’il prend le rend heureux. “Je ne sais pas ce qu’en auraient pensé mes copains du hockey, pourtant, à l’intérieur, je suis le même bonhomme !” Progressivement, sa famille s’est réconciliée avec l’étonnante vocation de son rejeton à la barbe fleurie, qui a radicalement choisi l’Esprit saint. L’une des vocations des Spiritains est de pourvoir les missions où peu d’ouvriers à la moisson sont présents, et il aimerait être affecté à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Ils vont où l’Esprit saint les mènent !

Son aîné, le père Jean-Pascal Lombart, 48 ans, l’avertit que le chemin d’un prêtre n’est pas toujours celui qu’il attend. Passionné par l’Afrique, il a passé une partie de son sacerdoce en Tanzanie, et l’essentiel… à Taïwan. C’est peut-être le seul interprète capable de comprendre, dans sa langue natale, un habitant de l’île asiatique et un Massaï du Nord de la Tanzanie ! Il s’amuse de ce parcours inattendu : “Le pays des Massaïs, c’était l’hameçon de Dieu, il voulait m’emmener jusqu’à Taïwan, et je ne regrette rien…” De fait, ces deux missions très différentes se sont étrangement révélées complémentaires !

Une évangélisation adaptée aux fidèles

Les Spiritains, explique le père Lombart, s’adaptent au terrain. Chez les Massaïs, les prêtres se sont intéressés à la cosmologie et ont découvert de nombreuses correspondances entre la religion traditionnelle Massaï et l’Ancien Testament. Ils sont monothéistes et croient que les hommes ont été punis pour avoir commis une faute. Les missionnaires ne manquaient pas de faire le parallèle avec l’histoire de la Genèse et portaient la Bonne Nouvelle : Dieu n’a pas abandonné les hommes, mais il est venu sur Terre pour racheter tous les hommes.

L’évangélisation par les œuvres

À Taïwan, fortement influencée par les traditions chinoises et par le bouddhisme, le père Lombart préfère proposer des actions humanitaires, plutôt que de parler de théologie. La notion bouddhiste de compassion n’a pas le même fondement que celle de la charité chrétienne, mais elles se retrouvent dans les bonnes actions qu’elles suscitent. Il a donc fondé la “Taiwan-Africa International Volunteer Service”, qui permet à des étudiants volontaires de Taïwan de venir en aide aux Massaïs de Tanzanie.

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