Alors que la situation est sous haute tension en RDC, les évêques du pays ont choisi d’indiquer leur retrait des négociations en cours de manière radicale.Fin mars, les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a claqué la porte aux négociations pour l’organisation d’une transition politique dans le pays. Des négociations qui auront duré trois mois et qui visaient une passation pacifique du pouvoir entre le président actuel, Joseph Kabila, et son successeur en décembre 2017.
Les raisons invoquées par les évêques ? Le manque de « l’intérêt supérieur de la nation » de la part de la classe politique congolaise. Ce retrait du processus, qui s’apparente à un échec de l’Église catholique du Congo qui menait pourtant bien la barque, inquiète la communauté internationale qui craint une recrudescence des violences. Les évêques congolais eux-mêmes l’ont signifié ce jeudi 30 mars dans un communiqué où ils invitent les forces de sécurité à la retenue et à faire un usage proportionné de la force dans la répression de la rébellion. En effet, la police congolaise a accusé des rebelles d’avoir perpétré le massacre d’une quarantaine de policiers. Dans ces violences meurtrières, deux experts étrangers de l’ONU, avec leurs accompagnateurs, ont été kidnappés puis assassinés deux semaines après leur enlèvement. Leurs corps ont été retrouvés et formellement identifiés.
“Prier pour la paix”
Les provinces des Kasaï (Kasaï-central, Kasaï, Kasaï-oriental et Lomami) sont celles qui sont les plus touchées par les combats en question et que le pape François, au cours d’une messe qu’il célébrait à Carpi, dans le nord-est de l’Italie dimanche 2 avril, a amèrement déplorés. « Des nouvelles continuent à arriver des affrontements armés sanguinaires dans les provinces des Kasaï, en République démocratique du Congo, combats qui entraînent des victimes et des personnes déplacées et qui touchent aussi des personnes et des biens de l’Église », a donc déploré le pape François, à l’issue de la messe. Il a exhorté les uns et les autres « à prier pour la paix, afin que les cœurs des auteurs de ces crimes ne restent pas esclaves de la haine et de la violence ».
En se retirant du processus de négociations qui donnait des lueurs d’espoir, la Cenco en appelle sans doute à la conscience de la classe politique ainsi qu’aux populations congolaises. Un constat d’échec qui n’est pas du tout un bon présage. Mais comme pour rassurer les uns et les autres, le président Joseph Kabila s’est exprimé ce mercredi 5 avril devant le Parlement, après avoir fait des consultations politiques dont l’enjeu est de trouver un consensus pour la nomination d’un nouveau premier ministre et d’un président du Conseil national de suivi de l’accord du 30 décembre dernier entre majorité et opposition et qui est au point mort. Ce qui avait conduit à l’ouverture des discussions sous l’égide des évêques congolais, discussions ayant donc abouti à un fiasco.
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