Commençons par être gentils avec nous-mêmes.
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Plus d’une fois, de manière consciente ou pas, il nous est arrivé de faire souffrir une personne chère. À plus d’une occasion, nous avons perdu notre calme, nous avons crié contre notre enfant ou nous avons dit des paroles désagréables à notre conjoint. Et bien souvent, une fois les émotions calmées, vient le temps de la réflexion et du repentir.
Si nous aimons quelqu’un, comment pouvons-nous désirer le faire souffrir ? C’est aussi inacceptable que naturel et universel. Plutôt que de perdre du temps et de l’énergie à s’en vouloir, il serait plus judicieux de mettre en place une série de changements.
Étape numéro un : accepter
Trop souvent, l’acceptation est identifiée à une tolérance aux conduites abusives, indépendamment du fait qu’il s’agisse des autres ou de soi-même. C’est pourquoi, bien souvent, on préfère omettre les faits ou les excuser : “J’ai été provoqué et par conséquent j’étais en droit de réagir”.
La vérité de l’acceptation est autre. Accepter, c’est admettre qu’une situation s’est bien produite. L’omission ou l’excuse, augmente le conflit intérieur et diminue le contrôle de nos pulsions agressives. C’est lorsque nous acceptons ce qui est arrivé que nous devenons alors capables de prendre les mesures nécessaires pour changer.
Étape numéro deux : repérer les causes et être compréhensif envers soi-même
Parfois, il arrive que nous commettions des actes négatifs, mais cela ne signifie pas que nous sommes intrinsèquement mauvais. Ainsi, plutôt que de se condamner ou de concentrer nos énergies sur cet état, il serait plus judicieux de chercher les causes de ces comportements. Et nous pouvons les trouver dans deux dimensions : notre présent et notre passé.
Le présent nous permet de percevoir les éléments déclencheurs qui provoquent nos réactions indésirables. Observer notre comportement au présent permet de comprendre les mécanismes du mal et donc de les enrayer avant qu’ils ne soient mis en œuvre.
La seconde dimension fait référence à nos expériences passées et à leur conséquences. Par exemple, je peux être irrité quand quelqu’un me dit ce que je dois faire. Mais si j’examine le passé, je réalise qu’à la maison, ma mère donnait des ordres à tout le monde, sans tenir compte de nos spécificités. Si j’ai quitté le domicile familial, le réflexe d’agacement demeure pourtant, alors que sa cause historique n’est plus. Comprendre ce mécanisme permet de s’en affranchir.
Les expériences du passé déterminent nos réactions. Si à la maison, les cris et les insultes étaient la manière courante de résoudre les conflits et les malentendus, je suis susceptible de reproduire des comportements identiques en situation de forte tension.
Lorsque nous comprendrons que nos actions ne sont pas nécessairement le résultat de notre mauvaise volonté, mais la conséquence de ne pas avoir appris les manières adéquates de réagir, une grande partie de la tension disparaît.
Étape numéro trois : trouver les stratégies pour affronter le problème de manière systématique
De la même manière, pour cette étape, il est nécessaire de travailler sur deux aspects. Le premier est l’aspect relationnel. Il est important d’apprendre à exprimer ses émotions, ses besoins et ses désirs de manière constructive, afin de ne pas faire de mal à l’autre personne. Dans ce cas, cela peut être utile de se former à la communication.
Il est fortement utile de parvenir à déterminer des un panel de réactions simples, directes et efficaces, comme sortir de la pièce ou de la maison lorsque les émotions sont trop fortes, afin d’éviter toute manifestation agressive, quand cela semble trop difficile, voire impossible.
En général, poursuivre l’échange dans cet état ne mène à rien de bon. C’est pourquoi, il est plus judicieux de se donner le temps de faire retomber la pression et de prendre de la distance, pour revenir aux discussions conflictuelles avec plus de tranquillité (si cela est encore nécessaire).
Le deuxième aspect consiste à prendre soin de notre bien être émotionnel au quotidien. Il est bon de se rappeler que la colère n’atteint jamais un degré extrême en l’espace de quelques minutes. Tout d’abord apparaît l’énervement, puis l’irritation puis enfin la véritable colère qui porte à des réactions agressives (le contrôle dans ces cas-là devient généralement impossible). Si, par conséquent, il nous arrive souvent de « partir au quart de tour », cela signifie probablement que des émotions négatives en nous se sont accumulées, et que nous ne les avons pas évacuées au fur et à mesure.
En travaillant sur nos réactions agressives, il est donc très important de développer la capacité d’autorégulation des émotions. Dans ce cas, il est utile de trouver des activités qui nous plaisent et qui nous passionnent.
En même temps, cela vaut la peine de travailler sur notre monologue intérieur, ce qui nous permettra de nous détendre dans les moments difficiles. Comment faire ? De préférence, lors d’une situation neutre (quand nous nous sentons détendus et que nous avons du temps pour réfléchir), nous pouvons nous arrêter pour penser, mieux encore pour écrire, quelles paroles – parfois toutes simples – seraient utiles pour nous aider dans ces moments-là, comme par exemple “respire profondément” ou “sois tranquille”. Si nous nous nous exerçons à utiliser des phrases de ce genre “à froid”, il est plus que probable que nous soyons capables de les utiliser quand les situations deviennent plus tendues.
Pratiquer régulièrement une activité qui nous aide à réduire le niveau de stress et de tension, est une autre piste de régulation aussi simple qu’efficace
Si l’on arrive à mettre en œuvre au moins quelques-uns de ces conseils, il est fort probable que les “conduites agressives” envers nos proches se réduiront de manière significative.
Nul besoin d’attendre de soi-même une métamorphose instantanée. Souvenons-nous que nos mauvaises habitudes existent depuis de nombreuses années. Un minimum de temps est donc nécessaire pour les transformer. Maintenir la pression ne favorisera pas la paix intérieure et ne fera rien d’autre qu’intensifier le stress et les émotions négatives. Commençons donc par être gentil avec nous-mêmes, et ceux qui nous entourent ne pourront qu’en bénéficier.