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Un accord entre le Saint-Siège et la Chine est-il proche ?

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Agence I.Media - Aymeric Pourbaix - publié le 17/02/17
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On pourrait le croire, à lire le cardinal de Hong Kong. Mais les choses ne sont pas toujours simples dans l’empire du Milieu…

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Dans le clair-obscur des relations, longues et complexes, entre la Chine et le Saint-Siège, la nouvelle est apparue comme une lumière au bout du tunnel : un accord pourrait être trouvé entre les deux parties, a estimé le cardinal John Tong Hon dans son journal diocésain, le Sunday examiner.

La preuve ? Selon lui, un “consensus préliminaire” existe déjà, et pourrait être une base solide pour renouer des relations officiellement rompues depuis… 1951 ! Année de l’expulsion du nonce alors en poste en Chine par le jeune régime communiste, installé officiellement depuis deux ans par la prise de pouvoir de Mao Zedong.

66 ans plus tard, pourrait ainsi être levé ce qui constitue le principal point de blocage : la nomination des évêques catholiques chinois par le Saint-Siège. Le Vatican considère que c’est l’indépendance spirituelle de l’Église qui est en jeu, le gouvernement chinois y voyant pour sa part une ingérence dans ses affaires intérieures.

Le résultat de cette situation de tension, c’est qu’il existe actuellement des évêques “illégitimes”, c’est-à-dire choisis par le pouvoir en place mais non reconnus par Rome. Situation qui avait été considérée par Benoît XVI comme incompatible avec la doctrine catholique.

Et de l’autre côté, subsiste une Église et des évêques “souterrains”, qui par le passé ont été nommés de façon clandestine par le Saint-Siège, sans avoir de reconnaissance officielle du régime de Pékin. Ceux-là sont au nombre de trente, sur la centaine d’évêques chinois.


Lire aussi : Chine : « Toute ordination épiscopale sans mandat pontifical est illicite »


Selon le cardinal Tong Hon, il pourrait donc y avoir une sortie de crise à cette situation, qui donnerait évidemment le dernier mot au Pape dans la nomination des futurs évêques. La conférence épiscopale chinoise, liée au gouvernement, pourrait faire des recommandations, mais cela ne serait que de simples suggestions, le souverain pontife disposant d’un droit de veto.

Pour arriver à un tel accord, il faudrait aussi, ajoute le prélat, que les sept évêques illégitimes fassent acte de repentance vis-à-vis de Rome. Car ceux-ci sont toujours sous le coup d’une excommunication, ayant été ordonnés sans l’accord du Saint-Siège.

Malgré cet optimisme affiché du cardinal, sans doute pour tester la réaction du camp chinois, les observateurs, à Rome, invitent à la prudence. De fait, une semaine après les déclarations du prélat, un représentant de l’Association patriotique des catholiques chinois, liée au régime, a estimé qu’il fallait que le dialogue continue entre la Chine et le Vatican, avant même que l’on puisse parler d’accord sur la nomination des évêques.

Traduit en bon français, ce langage diplomatique chinois signifie : “Ne mettons pas la charrue avant les bœufs” ! De même qu’il n’est pour l’instant pas question, pour le pouvoir chinois, de reconnaître les évêques de l’Église souterraine.

Au final, le cardinal Hon dans son analyse avait estimé que le temps et la patience feront leur œuvre pour parvenir à un accord. Sur ce point, il semble qu’il soit sur la même ligne que le pape François, lequel déclarait en octobre dernier que “les choses faites dans la précipitation ne vont pas bien”…

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