“Ma génération a quitté la terre de ses ancêtres”.
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Ce sera l’un des quatre mousquetaires de la soirée “La Patrie sur la Terre comme au Ciel”, du jeudi 23 février 20h30 en partenariat avec Aleteia. Avec Mgr Ravel, évêque aux armées, Thibaud Collin, philosophe et Camille Pascal, historien, ils s’attaqueront au débat qui fait trembler la cathosphère : peut-on être chrétien et identitaire ?
Racines indiscutables
Jean-Marc Potdevin s’est intéressé à la généalogie de sa famille et a découvert qu’il avait été le premier à quitter le petit coin de territoire de ses aïeux, non loin de Lille, depuis au moins le XVIe siècle. L’entrepreneur, spécialisé dans les entreprises Internet, avoue avoir été choqué de réaliser la rupture que sa génération avait consommé avec les précédentes. “Avec Internet, nous avons donné des possibilités intéressantes, mais nous avons contribué à faire de nos semblables des consommateurs hors sols, de plus en plus individualistes”. Il constate que les entreprises qu’il a participé à monter, comme “Kelkoo”, mettaient à peine une année à se développer dans 13 pays, sans considération pour les frontières. Ce succès a un revers, l’éparpillement des personnes. Les collègues et les amis se dispersent, il devient difficile de se retrouver. En particulier dans son milieu très compétitif, rares sont les entrepreneurs qui choisissent de retourner en France.
Bâtir le pays de nos ancêtres
Jean-Marc Potdevin aurait pu suivre le chemin de ses amis entrepreneurs, et a passé une partie de sa carrière à l’étranger, mais il a choisi de revenir en France. Un pays qui selon ses termes “n’aime pas beaucoup le succès”. Pourtant, il voit comme un devoir de revenir là et de “participer à la construction du pays. Nos ancêtres nous ont donné la vie, ils nous ont laissé de belles choses. La terre travaillée comme un jardin, une architecture exceptionnelle”, détaille-t-il. C’est un héritage dont il faut prendre soin, pour le transmettre à nos enfants. Pour introduire son intervention, à la soirée du 23 février, il débute par la lettre de son aïeul, tombé au champ d’honneur, pendant la guerre 1914-1918. Ce poilu demandait à son épouse de “prier Marie” et de ne jamais perdre confiance. C’était un entrepreneur, lui aussi, mais il a été tué sur le front, de deux balles, alors qu’il menait l’offensive, et a été décoré à titre posthume.
La croix n’est pas un étendard
Toutefois, il se méfie des questions agitées autour de l’identité et de ce qu’il est convenu d’appeler les “catholiques identitaires”. “Méfions-nous des récupérations politiques possibles de notre foi”, avertit-il, elles viendraient salir l’image du Christ. Il analyse que la France connaît une période de crise, comme toute crise, c’est une période de trouble et d’inquiétude, mais c’est aussi une période d’opportunité. Pour un chrétien, c’est une opportunité de révéler l’amour du Christ, de combattre ce qui doit être combattu, non pas par la violence, mais par le bien. “Il est bien possible qu’un mouvement existe pour réagir à une société éclatée, devenue individualiste, mais alors qu’il soit chrétien ! Qu’il réponde au mal par le bien, conformément à l’Évangile, bénissez ceux qui vous persécutent”.
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