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Benoît XVI : “Le relativisme est un poison”

© M.Mazur/www.thepapalvis

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Greg Kandra, diacre - Aleteia USA - publié le 31/01/17
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Il peut nous être utile de se remémorer la sagesse du Pape Benoît XVI. Il peut nous être utile de se remémorer la sagesse du Pape Benoît XVI. Lors d’un entretien avec le journaliste Peter Seewald, Benoît XVI a prononcé une phrase aujourd’hui emblématique de notre époque : la dictature du relativisme.

Peter Seewald : dans son roman futuriste Le Meilleur des Mondes, l’auteur britannique Aldous Huxley prédisait en 1932, que la falsification serait l’élément fondamental de la modernité. Dans une réalité fictive, la vérité est fausse, voire même absente, alors rien de l’analyse finale ne compte réellement. Il n’y a pas de vérité, pas de point de vue. En fait, aujourd’hui, la vérité est considérée comme un concept bien trop subjectif pour être un standard universel valide. La distinction entre véritable et faux semble avoir été abolie. Tout est, dans une certaine mesure, négociable. Est-ce là le relativisme dont vous nous avertissiez si urgemment ?
Benoît XVI : Il est évident que le concept de vérité est devenu suspect. C’est un concept dont nous avons bien trop abusé. L’intolérance et la cruauté sont apparues au nom de la vérité. C’est pour cette raison que les gens ont peur lorsqu’ils entendent des propos tels que “c’est la vérité”, ou bien “je détiens la vérité.” Nous ne la détenons jamais. Au mieux, c’est elle qui nous détient. Personne ne contestera qu’il faut être prudent lorsque l’on revendique la vérité. Mais la rejeter complètement en la déclarant inaccessible peut être destructeur.

Une grande partie des philosophies modernes consistent à dire que l’homme n’est pas capable de vérité. Mais dans ce cas, l’homme ne serait pas capable de valeurs éthiques non plus. Alors il n’aurait aucun standard. Il n’aurait donc qu’à organiser les choses au mieux, pour lui même, et l’opinion de la majorité serait le seul critère valable. Cependant, l’Histoire a maintes fois démontré à quel point l’opinion de la majorité pouvait être dangereuse, comme par exemple les régimes nazis et marxistes, qui s’opposaient à la vérité.

Lors de l’ouverture du conclave en 2005, vous avez déclaré dans votre homélie que “nous mettons en place une dictature du relativisme, qui ne reconnaît rien comme définitif et dont les standards ultimes sont simplement l’égo et les désirs de chacun.”
C’est pour cette raison que nous devons avoir le courage de dire  : oui, l’homme doit chercher la vérité, car il en est capable. Il va s’en dire que la vérité nécessite des critères de vérification et falsification. Elle doit toujours être accompagnée de tolérance. Mais la vérité nous souligne aussi les valeurs constantes qui font de l’humain un être exceptionnel. C’est pourquoi l’humilité de reconnaître la vérité et de l’accepter comme standard doit être apprise et pratiquée de nouveau.
La vérité règne, non grâce à la violence mais grâce à son propre pouvoir. C’est le thème central des Évangiles de Jean : devant Pilate, Jésus professe être la Vérité lui-même et témoin de la Vérité. Il ne la défend pas avec des légions, mais la rend visible grâce à sa Passion et par la même parvient à la faire régner.

Voici les propos de l’homélie du Cardinal Ratzinger lors du conclave de 2005 :

Tout les êtres humains désirent laisser une trace durable. Mais qu’est-ce qui résiste au temps ? Pas l’argent. Pas même les immeubles, ni les livres. Après un certain temps, plus ou moins court, tout disparaît. La seule chose qui ne disparaît jamais est l’âme humaine, la personne humaine créée par Dieu, pour l’éternité.

Le fruit qui perdure est le résultat de tout ce que nous avons semés dans les âmes humaines : l’amour, la connaissance, un geste capable de réchauffer les coeurs, des mots qui ouvrent l’âme à la joie. Alors prions le Seigneur de nous aider à porter le fruit qui ne meurt jamais. C’est le seul moyen pour que la terre se transforme d’une vallée de larmes en un jardin de Dieu.

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