Et tous les autres jours de la semaine aussi.
Découvrez le dialogue surprenant entre un père et son enfant.
“Il y a quelque chose qui cloche avec Noël cette année,” m’a dit soudain un de mes enfants.
-“Zut. Pourquoi ?” ai-je demandé.
-“Parce que le dimanche, on a déjà l’habitude de se préparer et d’assister à la messe.”
-“Ah,” ai-je dit. “Mais il faut que tu te rendes compte que Noël ne tombe jamais bien, peut importe le jour de la semaine.”
-“Comment ça ?”
-“Pense à quel point fêter Noël un lundi est absurde,” dis-je.
-“Hum, …c’est pas terrible”, dit-il.
-“Combien de temps va durer la dernière semaine de l’Avent cette année ?”
-“Bah une semaine voyons.”
-“Exact. Et quand Noël est un lundi, combien de temps dure la dernière semaine de l’Avent ?”
-“Un seul jour. Juste le dimanche. Tu as raison, c’est bizarre !”
-“Et si Noël est un mardi ?” ai-je demandé ?
-“Oui ?”
-“Quel est le lundi avant le mardi de Noël ?”
-“La veillée de Noël.”
-“Et le jour d’avant ?”
-“Un dimanche, donc un jour de messe.”
-“Tout à la suite comme ça, c’est beaucoup trop.”
-“Hum”, a répondu mon enfant. “C’est vrai que ça semble stupide de fêter Noël un mardi.”
-“Mais oui”, dis-je.” “Mais Noël le mercredi, c’est pire.”
-“Comment ça ?”
-“Quand Noël est le mercredi, c’est une interruption, on a même pas une semaine entière pour s’y préparer. C’est comme si Noël surgissait de nulle part.”
-“Peut-être,” dit mon enfant. “Et personne ne veut assister à une longue messe un mercredi.”
-“Hors de question !” dis-je. Puis en réfléchissant d’avantage, j’ajoutais : “Enfin, peut-être que certaines personnes s’en moquent…”.
-“Par contre, il n’y a pas de problème à fêter Noël un jeudi,” dit l’enfant avec enthousiasme.
-“C’est vrai qu’il n’y aurait rien de bizarre à fêter Noël un jeudi, si Thanksgiving n’existait pas,”dis-je.
-“Qu’est-ce que tu veux dire ?”
-“Quand Noël tombe un jeudi, c’est toujours exactement quatre semaines après le jeudi de Thanksgiving.”
-“Et alors ?”
-“Et bien Thanksgiving ressemble beaucoup à Noël : on se rassemble en famille autour d’un repas un peu spécial. Je pense qu’il faut qu’il s’écoule plus de temps entre les deux, un peu comme les cinq semaines d’intervalle qu’il y a cette année.”
-“Ok, là c’est un dilemme.”
J’allais répondre, mais mon enfant était déjà lancé.
-“Par contre je pense voir où tu vas en venir avec Noël le vendredi,” dit l’enfant.
-“Ah bon ?”
-“Oui. Noël est tombé un vendredi l’année dernière, et du coup on a pas eu de week-end de libre.”
-“Qu’est ce que tu veux dire par week-end de libre ?”
-“Et bien, à Noël on a généralement quelques jours de congé qui nous permettent d’essayer ce qu’on nous a offert. L’année dernière, Noël est tombé un vendredi et c’était comme un week-end normal, mais avec plus d’excitation.”
-“Exactement. Et Noël un samedi est comme un dimanche de messe normal, mais plus exalté.”
-“Oui ! Deux jours de longues messes d’affilés !”
-“Donc tu vois, mon enfant, Noël tombe mal tous les jours de la semaine.”
-Et là, je l’ai vu : le roulement d’yeux au ciel. “Ok, c’est bon vas-y, dis moi tout,” dit l’enfant.
-“Te dire quoi ?”
-“Je sens que tu as envie de me donner une leçon de spiritualité.”
-“Pourquoi tu dis ça ?”
-“Parce que c’est ton truc, papa.”
-” C’est vrai, je pense que c’est tout a fait juste spirituellement que Noël ne tombe jamais parfaitement bien.”
-“Et la raison est …” ?
-“Le mercredi des Cendres est toujours le mercredi, comme il se doit : le mercredi est donc un jour de pénitence. Pâques est toujours le dimanche, et ça tombe bien aussi. Ça tombe tellement bien, que tous les dimanches sont imprégnés de la “dimanchité” de pâques.”
-“Je pense vraiment que “dimanchité” n’est pas un mot qui existe, papa.”
-“Et c’est normal de fêter Thanksgiving les jeudis.”
-“Tout ça est un peu tiré par les cheveux, papa. Mais vas-y continue.”
-“Merci bien”, dis-je. “Tu te souviens de ce qu’on a entendu le premier dimanche de l’Avent ? Jésus viendra comme un …”
-“Comme un voleur dans la nuit ?”
-“Exactement. Jésus est apparu exactement comme il l’avait annoncé, mais il vient toujours à un moment inattendu, et de façon inattendue. Ça ne tombe jamais bien.”
-“Et en même temps, c’est toujours le bon moment.”
-“C’est exactement ce que j’allais te dire !”