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« Les cinq discours sur Dieu » de saint Grégoire

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Charles Rouvier - publié le 22/11/16
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La foi chrétienne est souvent éprouvée. A tel point que la connaissance même des dogmes a beaucoup reflué parmi les catholiques mêmes. Mais un secours nous vient des premiers âges : saint Grégoire de Naziance (329-390) et ses Cinq Discours sur Dieu. Une manière de renforcer les chrétiens sur le cœur même de leur foi : Dieu en personne.

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Une œuvre de combat sur un thème crucial. Dits aussi « discours théologiques », les Cinq Discours sur Dieu de saint Grégoire de Naziance sont une réponse aux hérésies triomphantes du IVe siècle (marcionisme, arianisme, apollinarisme etc…) dont certaines reviennent d’ailleurs sous d’autres noms, à la faveur du vide laissé par la déchristianisation. Le grand mérite des cinq discours est de d’éclairer et renforcer les chrétiens sur le cœur, sur l’objet même de leur foi : Dieu en personne. Cinq discours seront consacrés à ce problème dont l’importance est parfois oubliée et pourtant, c’est le cas de le dire, cruciale.

Une initiation aux mystères du Créateur

Pour cela, il procèdera avec une méthode qu’il décrit lui-même, selon laquelle « tout exposé comporte deux parties : une ou l’on établit ses idées, une autre où l’on réfute ses adversaires ». Le chemin est donc clair, les discours sont une invitation à découvrir d’abord la Vérité nette et pure, ensuite de comprendre pourquoi elle est bel et bien la Vérité malgré les objections qui peuvent être formulée.


PADRE RANIERO CANTALAMESSA
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Ainsi détaillera-t-il points par points les éléments de la doctrine chrétienne relative au Seigneur. Il insiste d’ailleurs particulièrement sur la Trinité à savoir qu’il n’y a qu’un seul et unique Dieu, mais composé de trois personnes dont le Christ qui est donc bien homme et Dieu en même temps. On trouve alors des passages proprement vertigineux : « S’il y a différence numérique, il n’y a pas division de l’essence », dit-il avant de préciser plus loin quelle relation existe entre le Père et le Fils : « Ailleurs c’est l’image inanimée d’un être animé, ici c’est l’image vivante d’un être vivant (…) : l’image présente intégralement le modèle, elle est la même chose que Lui, plutôt que la copie ». On a la tête qui chauffe, mais le cœur aussi. Quel bonheur d’être guidé au milieu de ces mystères !

Un discours pour le cœur autant que pour l’esprit

Attention, néanmoins ! Ce n’est pas un professeur qui vous parle, ni un conférencier dont les voix résonnes paresseusement sous le plafond d’un amphi et dont les raisonnements interminables ne sont suivis que d’une dizaine d’assidus. Il s’agit de discours : celui qui vous parle est un orateur, un prêcheur, un saint, un Père de l’Église dont la langue est mêlée de rhétorique et d’Esprit-Saint.

Les discours sont ponctués de passages poignants qui inspirent l’admiration de leur auteur pour Dieu, la crainte qu’il a de Ses châtiment, le bonheur que lui procure Son amour infini. Ainsi, lorsqu’il parle avec émerveillement de la mer  « qui a réuni ses eaux, qui les a enchainés ? (…) Comment le sable sert-il de limite à un pareil élément ? » et de finir en s’exclamant soudain « c’est pour moi un délice, ce discours ou j’explique les délices de Dieu ».


FATHERS VEZELAY
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À l’inverse, nous le voyons aussi terrible à défier l’hérésie dans un réquisitoire digne des cours d’assises : « S’il y a enfin quelque bête méchante, cruelle, qui n’admette ni la contemplation ni la théologie, qu’elle n’aille pas se tapir sournoisement dans les forêts, prête à bondir sur quelque dogme ou sur quelque parole pour s’en emparer et déchirer la saine doctrine par ses calomnies (…) car les paroles vraies et solides sont comme des pierres pour ceux qui ressemblent aux bêtes ».

Quelle force de la rhétorique grecque classique, qui prend aux tripes et frappe l’imagination de l’auditeur ! On devine aussi que le souffle qui porte de telles paroles a quelque chose de divin, d’immanent, d’éternel !

Grégoire signifie en grec « celui qui veille ». Quel meilleur nom pourrait nous soutenir, nous chrétiens d’aujourd’hui, qui avons à défendre un dépôt encore plus imposant que celui des premiers siècles et qu’attendent de longues heures dans la nuit ?

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