La tentation du monastère est parfois grande…À quel tempo file notre vieux monde ! Si vieux et pourtant si véloce dans sa course échevelée vers le vide. Dieu que les trois jours de repos qui s’annoncent vont faire du bien ! Je ne parle pas bien sûr des gardiens de musées et des salariés de la restauration qui tiendront la barre pour accueillir les touristes ce vendredi. Ni du personnel de caisse et des magasiniers qui travailleront dimanche pour satisfaire les petits besoins pressants des consommateurs à court de réserve et paniqués par trois jours de pénurie. Ni des frileux qui traineront leur carcasse samedi après-midi dans une virée shopping empressée pour s’acheter l’indispensable pardessus qui les gardera des frimas. Ni des élus qui fleuriront les monuments aux morts. Ni des grand-parents qui font déjà la tambouille pour accueillir la famille. Ni des machinistes et cheminots qui trimbaleront ce petit monde vaquant à mille préoccupations très importantes. Ni des policiers et des militaires qui veilleront sur le tout d’un œil indifférent. Finalement, qui s’arrêtera deux minutes de cavaler dans les 72 heures qui viennent ? Personne. Et pourtant, les raisons de rester coucher ne manquent pas.
Arrêtez le monde, je veux descendre
Rendez-vous compte de ce que nous aurons vécu en moins d’un an (liste non exhaustive) : la tuerie de masse la plus meurtrière de notre histoire depuis Oradour-sur-Glane, la Cop 21, la barre du million de migrants arrivés en Europe franchie, le décès du mari de Céline Dion, de David Bowie, de Michel Delpech, Galabru et Rocard, de Mohamed Ali, de Prince, la traque d’Abdeslam, la défaite à l’Euro 2016, le Brexit, l’attentat de Nice, le coup d’État turc, un anglais qui gagne encore le Tour de France, l’assassinat du père Hamel dans son église, une 7e place aux JO, Donald Trump 45e président des USA, la primaire de la droite. “Arrêtez le monde, je veux descendre” disait un chansonnier célèbre. Un prophète !
La campagne présidentielle américaine ne fut qu’un avant-gout de celle qui nous attend. Florilège d’inepties, d’anathèmes, de commentaires médiocres, ferment de division jusque dans les familles… Est-ce bien raisonnable ? La France dans son état y survivra-t-elle ? Écouter pérorer nos candidats bien de chez nous tenter de masquer la vacuité totale de leurs programmes et leur absence déprimante de vision est devenu un supplice. Combien j’envie les frères muets et sourds de la grande Chartreuse, les besogneux de la grande Trappe et les loqueteux du couvent d’Assise !
Évadons-nous un peu !
Fatigué du mouvement des autres, qu’est-ce que je ne donnerais pas pour me planquer au monastère quelques jours le temps de reprendre haleine ! À la lecture du long entretien que le père abbé de Nový Dvůr a accordé à Aleteia, la tentation se fait encore plus grande de tout lâcher pour s’écouter un peu penser. Et s’écouter un peu penser aux autres. Et écouter beaucoup le Seigneur penser à nous. Adieu portable, agenda, ordinateur… Bonjour règle de saint-Benoît, laudes, complies !
Alors j’ai pensé à vous (et un peu à moi aussi). Voici la sélection des articles qui vous permettront de faire un pas de côté pour regarder passer le train et quitter un bref instant le course folle du monde :
Pas le temps de se taire ? mauvaise excuse !
Les situations où il est préférable de tenir ma langue (surtout si vous êtes en couple).
Pensez-y, la régénérescence des cellules du cerveau, serait liée au silence.
Vous avez des enfants turbulents, voici la solution.
Il n’y a qu’un film à voir au cinéma, un reportage et trois livres à lire.
Et surtout, une école de spiritualité qui vous tend les bras, proposée par un maître de sagesse, de bonté et d’humilité, celle du cardinal Robert Sarah.
Et si le monde court un jour moins vite que Carl Lewis, moi je me fais moine !