Un livre sur l’Opus Dei vient de sortir avec les confidences de Mgr Antoine de Rochebrune. Mgr Antoine de Rochebrune, vicaire de l’Œuvre pour la France, répond à Philippe Legrand de Paris-Match.
De confidences inédites, nous pourons lire en réalité dans cet ouvrage efficace, que l’Opus Dei est une institution ecclésiale comme tant d’autres, qui souhaite voir les chrétiens devenir des saints – et s’en donne les moyens. Mais peut-être est-ce ce statut unique de “prélature personnelle de l’Église” qui continue de faire jaser ? La plupart du temps, les commentateurs ne savent en réalité même pas ce que cela signifie, croyant qu’ils sont le bras armé des papes et les conseillers occultes du Saint-Siège. Les interrogations du journaliste de Match font ainsi la part belle aux théories du Da Vinci Code. Le livre démontera le tout à coup de faits réels bien étayés.
En chiffres
90 000 membres dans le monde dont 98% de laïcs et 1 900 prêtres. Voilà les chiffres que le curieux pouvait déjà lire sur le site web de la prélature. Ils n’explosent pas mais ne baissent pas non plus au gré des campagnes plus ou moins savamment orchestrées à l’encontre de cette Œuvre, fondée par saint Josémaria Escriva de Balaguer il y a plus de 80 ans. Et ce pourrait être une lapalissade, mais certaines vérités sont toujours bonnes à rappeler, Mgr de Rochebrune insiste sur le point que “l’Opus Dei est née dans l’Église et nous vivons pour l’Église”.
Découvertes, ou pas
Peut-être le lecteur apprendra-t-il que sainte Térésa de Calcutta portait le cilice (Étoffe rugueuse portée librement et discrètement – à même la peau – pour une mortification des chairs) tout comme Saint Jean Paul II. Et pourtant ils n’étaient pas de l’Opus Dei. Et pourtant ils font partie des derniers Bienheureux à avoir été élevés à la gloire des autels pour l’éternité. Au XXIe siècle l’Église canonise toujours ceux qui servent le Christ dans toutes les dimensions de leurs vies, avec ou sans cilice, et cela ne dérange personne qu’ils l’aient porté. Peut-être le lecteur aurait-il voulu découvrir que des rites initiatiques moyenâgeux sont nécessaires pour intégrer l’institution ? Il n’en sera rien car “l’incorporation” à l’Opus Dei s’effectue comme dans bien d’autres mouvements ecclésiaux : avec du temps, de la liberté et du discernement pour y parvenir.
Des noms, des noms !
Fidèle à sa nature, notre journaliste-enquêteur de Paris-Match cherche à récolter les noms des peoples qui “en seraient” mais Mgr de Rochebrune épargne au lecteur curieux les réponses qui ne lui serviraient à rien, si ce n’est à se dire “j’en était sûr !” ou “bon sang, ils sont vraiment partout”. Non, vous n’aurez pas de réponses aux questions qui concernent ad nominem les membres ou coopérateurs de l’Œuvre. À l’exception de Charles Beigbeder. L’entrepreneur et homme politique n’a pas froid aux yeux et le revendique : “Moi j’en suis !”, enfin, j’en suis “un peu” car il est coopérateur. Pas de quoi bouleverser nos vies car là n’est pas l’essentiel de ce petit livre à lire sans arrière-pensée. En revanche on peut dire qu’il ne manque pas d’un certain courage.