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La simple phrase qui a sauvé mon mariage

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Elizabeth Scalia - publié le 30/09/16
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Pleurant sous la douche, un mari au bord du gouffre s’est tourné vers Dieu qui lui a livré un grand secret…Sur le papier, Richard avait tout pour être l’homme le plus heureux du monde. Père de cinq enfants, auteur de romans à succès, régulièrement en tête de liste des bestsellers du New York Times… Bref, tout pour être heureux. Et pourtant, en dépit des lecteurs toujours fidèles au poste, des enfants agréables, de sa belle maison… il se sentait profondément mal. La raison ? De très gros problèmes de couple.

Sa fille aînée lui a confié récemment : “Quand j’étais petite, ma plus grande peur était que Maman et toi vous divorciez. Puis vers mes 12 ans, vous vous disputiez tellement je me disais que ce serait probablement mieux.” Et puis elle a ajouté en souriant : “Je suis contente que les choses se soient arrangées entre vous.”

En arriver là n’a pas été facile. Depuis le début, Richard et sa femme n’avait pas vraiment l’air « bien assortis » et se sont vites retrouvés condamnés à « lutter » pour leur couple.

« Nous avons galéré pendant des années. Rétrospectivement, je ne sais même plus vraiment ce qui nous a attiré l’un vers l’autre au départ. En tous cas, nos personnalités n’étaient pas vraiment assorties. Et plus le temps passait, plus nos divergences semblaient importantes. Le fait de connaître le succès et la fortune n’a aucunement facilité notre vie de couple. Au contraire, nos problèmes s’en sont trouvés exacerbés… »

Ils se disputaient tellement que Richard attendait avec impatience de partir en voyage pour assurer la promotion pour ses livres. Au moins, il n’était plus à la maison ! Mais les disputes continuaient au téléphone et Richard comme sa femme finirent par être perpétuellement sur la défensive, même à distance. Lors d’une dispute particulièrement violente, sa femme lui raccrocha au nez en plein hurlement. C’était comme un énorme point d’exclamation qui marquait une fin de non-recevoir.

« Ce jour-là, je me suis tourné vers Dieu. Ou plutôt, je me suis tourné contre Lui. Je ne sais pas si on peut appeler ça une prière (hurler vers Dieu, est-ce une prière ?), mais pour moi c’en était une. J’étais dans un hôtel, sous la douche, et je hurlais vers Dieu. Au plus profond de moi, je savais que mon épouse était une bonne personne. Moi aussi, je pensais sincèrement être globalement une bonne personne. Alors pourquoi est-ce que nous n’arrivions pas à nous entendre ? Pourquoi est-ce que j’avais épousé une personne aussi différente de moi ? Pourquoi est-ce qu’elle ne changeait pas ?

Et puis, je me suis assis dans la douche et je me suis mis à pleurer. J’étais “mort” et je n’avais plus de voix. Alors que j’étais profondément désespéré, j’ai eu une inspiration.

Tu ne peux pas la changer, elle… Mais toi, tu peux changer. Je me suis alors mis à prier. Seigneur, si je ne peux pas la changer, alors change-moi. J’ai prié jusque tard dans la nuit. J’ai continué à prier pendant mon vol de retour. J’ai prié au moment où j’ouvrais la porte pour retrouver ma femme, qui, froidement, fit mine de ne pas me remarquer. Cette nuit-là, alors que nous nous sommes couchés à quelques centimètres l’un de l’autre (qui faisaient plutôt penser à des kilomètres), j’ai eu une inspiration. Je savais ce que j’allais faire.

Le lendemain matin, je me suis penché vers elle et je lui ai demandé : « Comment est-ce que je peux rendre ta journée meilleure ? »
Elle m’a regardé avec colère.
– Quoi ?
– Comment est-ce que je peux rendre ta journée meilleure ?
– Tu ne peux pas. Pourquoi tu me demandes ça ?
– Parce que, sincèrement, je voudrais savoir ce qui pourrait rendre ta journée meilleure.
Elle m’a regardé d’un air cynique et m’a dit : « Tu veux vraiment savoir ? Va nettoyer la cuisine. »

Le lendemain matin, Richard posa la même question à sa femme. Elle fronça les sourcils et répondit : « Tu n’as qu’à aller ranger le garage. » Et ainsi de suite. Tous les matins, Richard demandait à sa femme ce qu’il pouvait faire pour rendre sa journée meilleure, et tous les matins, elle lui répondait presque exaspérée : « Tu ne peux pas, et arrête de me poser la question ».
– Je ne peux pas. J’ai pris un engagement envers moi-même, qui est de rendre tes journées meilleures.
– Pourquoi est-ce que tu fais ça ?
– Parce que tu comptes pour moi. Parce que notre mariage compte.

Pendant deux semaines, Richard ne lâcha pas sa femme et lui demanda quotidiennement ce qu’il pouvait faire pour la rendre heureuse. Elle finit par craquer et lui dit en pleurant : « S’il te plaît, arrête de me demander ça. Ce n’est pas toi le problème, c’est aussi de ma faute. Je suis une personne difficile à vivre. Je ne sais pas pourquoi tu restes avec moi. »
Remis de sa surprise, Richard lui a alors relevé le menton jusqu’à ce qu’elle le regarde dans les yeux et dit : « Parce que je t’aime. Qu’est-ce que je peux faire pour rendre ta journée meilleure ? »
– C’est moi qui devrais te poser cette question.
– C’est vrai. Mais pas maintenant. Pour le moment, c’est moi qui vais changer. Pour te prouver à quel point tu comptes pour moi. »

Il eut alors un long moment d’acceptation mutuelle, un moment de reconnexion, marqué par une véritable intimité, celle qui naît quand on s’excuse à travers des mots, des actes ou une simple présence. Quand Richard redemanda à sa femme ce qu’il pouvait faire pour rendre sa journée meilleure, elle lui répondit : « On pourrait peut-être passer un peu de temps ensemble ? » « Avec joie », répondit-il.

Ce fut le déclic tant attendu. Richard et son épouse étaient passés d’un stade où ils ne voulaient plus se voir à un stade où ils recherchaient la compagnie de l’autre.

Richard continua à poser sa question rituelle tous les matins pendant plus d’un mois. Les disputes cessèrent, et son épouse se mit à lui demander : « Que voudrais-tu que je fasse pour toi ? »

« Les murs entre nous sont tombés, on s’est mis à avoir des conversations profondes sur ce qu’on attendait vraiment de notre vie et sur la façon de nous rendre mutuellement heureux. Non, nous n’avons pas résolu tous nos problèmes. Et je ne peux pas vous affirmer que nous ne nous disputons plus. Mais la nature de nos disputes n’est plus la même. Non seulement elles sont devenues de plus en plus rares, mais surtout, elles ont perdu en intensité. Il y a moins de quoi les nourrir. Il n’y a plus autant de matière pour nous blesser l’un l’autre. »

Le mariage est quelque chose de difficile. Rares sont les couples à ne pas le reconnaître, Richard l’a expérimenté. « Avoir un partenaire pour la vie, c’est une grande chance. La spiritualité, la foi, l’examen de conscience quotidien comme l’institution du mariage et ses vœux sont là pour nous aider à “guérir” les pans de nos personnalités les moins appréciables. Et nous en avons tous. »

La question que Richard a posée à sa femme tous les matins est très importante. Souvent, les deux membres du couple sont « pris » par leurs différents rôles et obligations (famille, travail, enfants…) et en oublient les besoins des personnes qui les entourent, même de celles qui leur sont les plus proches. « Qu’est-ce que je peux faire pour te faciliter la vie » est une question qui est ou devrait être, si elle est posée sérieusement et sincèrement, fondamentale dans une relation d’amour. Elle permet d’éviter l’égocentrisme et favorise l’ouverture à l’autre.

« L’amour vrai, ce n’est pas de désirer une personne, c’est de souhaiter son bonheur – parfois au détriment du sien, temporairement. Je suis extrêmement reconnaissant d’avoir compris cela il y a maintenant des années. »

Cette inspiration qu’a eu Richard, cette compréhension du fait que le véritable amour désire le bonheur de l’autre, parfois au détriment du sien, sont venues en réponse à une prière. Cette inspiration, elle vient du Christ, qui a fait comprendre à un homme, et donc à nous tous, que l’amour a toujours un lien avec la Croix.

 

Traduit et adapté de l’américain par A.M.

Retrouvez l’histoire originale de Richard Paul Evans sur son blog.

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