Brunhilde Pomsel a travaillé dans l’administration nazie sans se douter de ce qui s’y passait vraiment.
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La secrétaire du dirigeant nazi du Troisième Reich relate dans un film le cas de Sophie Scholl, l’une des chefs de file de la Rose Blanche, groupe de résistants allemands dans les années 1940.
“Je n’ai rien fait d’autre que de taper à la machine”
À 105 ans, Brunhilde Pomsel rapporte son travail de secrétaire du ministre de la Propagande nazie Joseph Goebbels, il y a plus de soixante-dix ans. Le documentaire A German Life (“Une vie allemande”) est fondé sur son témoignage après plus de trente heures de conversation.
Selon le Guardian, elle indique notamment avoir dû “diminuer dans ses fichiers le nombre de soldats nazis tués, et gonfler le nombre de viols d’Allemandes commis par les membres de l’Armée Rouge”.
Mais elle affirme qu’elle n’a rien fait d’autre que de taper à la machine dans le bureau de Goebbels. Elle ne savait rien de ce qui se passait vraiment. Elle témoigne même n’avoir appris l’existence de l’Holocauste qu’une fois la guerre finie.
Le cas de Sophie Scholl, résistante au nazisme
Dans son interview, elle raconte avoir reçu le dossier de l’étudiante Sophie Scholl, résistante au nazisme, exécutée en 1943 pour haute trahison après avoir distribué des tracts contre la guerre à l’Université de Munich.
Elle se souvient : “L’un des conseillers spéciaux de Goebbels m’a ordonné de classer le dossier sans le regarder. C’est ce que j’ai fait, et j’étais assez contente qu’il me fasse confiance : cela était plus fort que ma curiosité d’en savoir plus sur ce dossier”.
Héroïsme et conscience chrétienne
L’histoire de Scholl a été racontée plusieurs fois, notamment dans le film de 2005, Sophie Scholl : The Final Days (“Sophie Scholl : Les Derniers Jours”). Elle participait activement au groupe de résistants allemands La Rose Blanche, et était notamment influencée par le cardinal John Henry Newman, théologien anglais.
Après son arrestation, Scholl a déclaré à la Gestapo avoir été contrainte par sa conscience chrétienne de s’opposer pacifiquement au nazisme. Elle et son frère Hans ont demandé le baptême une heure avant leur exécution, mais leur pasteur les en a dissuadés, avançant qu’une telle décision contrarierait l’Église luthérienne.
Déni : “Je n’ai fait qu’obéir aux ordres”
Pomsel ne semble avoir aucun regret pour avoir fait son travail, comme tant d’autres Allemands. Elle espère seulement que le monde entier apprendra des erreurs de l’histoire tragique de l’Allemagne. Elle affirme : “Je continue d’espérer que le monde ne sombre pas à nouveau dans cette folie. Même si des événements horribles perdurent, n’est-ce pas ?”